mardi 24 décembre 2013

Voeux


lundi 9 décembre 2013

Ecole


 
 L'entrée du LPL
 La cour de récréation des maternelles
 Les classes de maternelle
 Les classes de primaire et secondaire
 Le bloc administratif
 Le préau
 La classe d'Ariane
 Un membre de l'école

 Taekwondo

 Gymnase et dernières classes





L’école




 Raison première de notre séjour au Congo, le Lycée Prince de Liège méritait bien un article rien que pour lui.
 Existant à Kinshasa depuis de très nombreuses années, l’école avait fermé ses portes suite aux pillages de 1991. Elle a rouvert dès que possible, peu après, mais les courageux enseignants, élèves et parents impliqués ont du déployer des tonnes d’énergie pour faire renaitre l’école de ses ruines. Avec le succès que nous connaissons aujourd’hui : une population scolaire de près de 900 élèves et 90 enseignants ! Auxquels on ajoute des employés administratifs, de nombreux travailleurs, un chauffeur, un préposé à la photocopie, … Toute une entreprise !
Le programme enseigné dans l’établissement est celui de la communauté française de Belgique. Les diplômes obtenus au Lycée sont homologués et reconnus en Belgique- et ailleurs.
Les élèves de l’école sont issus de familles aisées kinoises (le minerval est très élevé), de familles d’expatriés belges et d’autres. Les enfants de maternelles jouent et crient en courant dans la cour de récréation, les enfants de primaire jouent au « loup glacé », à l’élastique et au foot et se bagarrent parfois. Les élèves de secondaire trainent les pieds pour aller en classe,  se balancent sur leurs chaises, écoutent les derniers tubes et les garçons perdent leur pantalon pour suivre la mode. Quoi de plus semblable qu’une école belge à Kin et une école belge au pays ?

Et pourtant, les différences existent. Le rythme scolaire est incomparable : les enfants arrivent à l’école entre 6h30 et 7h, les cours commencent à 7h15 et se terminent à 12h45. 6h de cours avec seulement deux interruptions de 10 minutes. Pour les enfants de primaire et maternelle, c’est vraiment très dur ! Pas de « grande récré » pour se défouler et se détendre. En rentrant à la maison, vers 13h30, les enfants sont affamés et épuisés. L’après-midi est souvent consacré à la sieste et aux devoirs.

Un point du règlement sur lequel l’équipe éducative au grand complet se bat avec ardeur, c’est la ponctualité. Nous vous parlions sur ce blog, il y a quelques années, du « Fiji Time ». Nous connaissons aussi « l’Heure Africaine ». Mais quand il s’agit d’école, cela pose problème : les élèves ont systématiquement du retard. Ces 10 ou 15 minutes de retard quotidiennes deviennent 30 minutes à une heure par temps de pluie ! Il existe donc tout un dispositif soutenu par une échelle de sanction pour tenter –tenter- d’inculquer la ponctualité aux élèves. Mais même si ceux-ci étaient de bonne volonté, il faudrait encore enseigner cette notion aux chauffeurs… Ah oui, c’est une autre différence : les élèves arrivent à l’école et en repartent dans leur voiture avec leur chauffeur. Très peu de parents conduisent leurs enfants eux-mêmes. Les élèves de maternelle sont parfois accompagnés de leur nounou. Les ados ont une fâcheuse tendance à faire enrager leur chauffeur, préférant bavarder avec leurs amis sur le parking plutôt que de rejoindre leur voiture où leur chauffeur les attend depuis parfois longtemps –en plein soleil à midi. Les chauffeurs apportent leur repas aux élèves (pizzas, sandwichs, chawarmas et sucrés) sur le temps de midi. Les chauffeurs vont aussi « vite » à la maison reprendre la tenue de sport ou le classeur que l’élève distrait aura oublié. Dure vie pour ces hommes qui font des allers et retour dans une ville paralysée par les embouteillages à toute heure du jour. Embouteillages et ennuis avec les policiers du « roulage ».

Autre différence : les prénoms. Adrien nous a impressionnés avec une copine prénommée Choukrani. J’ai dû m’habituer à mes élèves aussi : Divine, Jenissi, Goretti, Adonaï, ,… Mais finalement, c’est Lucie qui détient la palme : nous nous étonnions qu’elle ait un ami prénommé Michel-Ange mais, quoi de plus banal quand il y a dans sa classe une Auréole, un Délice et un… Crinovic ?!?! Quand Dimitri et moi nous sommes exclamé « C’est vraiment son prénom ? » Lucie nous a regardé de travers… cela lui semble totalement banal !

Les excuses des élèves sont aussi un peu différentes. Après les « mon chauffeurs était en retard ce matin », il y a tout le répertoire visant à expliquer pourquoi les parents n’ont pas signé le contrôle ou le journal de classe. Entre « mes parents sont en Chine » ou à Dubaï ou en Belgique pour trois semaines (et hélas pour ces jeunes c’est souvent vrai),  et les « mon père rentre trop tard le soir, je ne le vois pas  et ma mère est en Belgique, elle aide mon frère à démarrer ses études », on ne sait plus quel élève croire ni quel élève est vraiment livré à lui-même. Quand les parents sont à l’étranger pour de longs séjours –ou au travail très très tard- les enfants et adolescents sont confiés aux chauffeurs et nounous. Ceux-ci n’ont aucune autorité sur les enfants et ne servent que de « gardiens », ce qui est insuffisant. Cela à l’air bête, mais ces petits enfants aisés vivent parfois des drames que personne ne reconnait.
Parlons d’une amie de Lucie qui n’a que 5 ans. Un papa belge âgé, une maman qui vit en Belgique (probablement), une belle-mère qui a à peine plus de 20 ans… et cette petite qui est chaque jour confiée au chauffeur et à la nounou. Lucie l’avait invitée à la maison pour jouer toute la matinée du samedi. Par sms, la belle-mère m’annonce qu’elle restera jusqu’au soir. (Bon, je n’ai rien à dire, je suppose…) Nous passons une bonne journée, tout ce qu’il y a de plus ordinaire : des enfants qui jouent, se bagarrent parfois, mangent des cookies maison, font la java au lieu de faire la sieste, réclament mille cadeaux au supermarché…  Lucie et son amie s’amusaient très bien, s’entendaient à merveille. Quand son chauffeur est venu la chercher, elle avait des larmes plein les yeux. Mais ce qui m’a fait mal, en tant que maman, c’est ce que l’institutrice m’a raconté le lundi : la petite a insisté pour pouvoir raconter son we en premier. Elle a passé 20 minutes à raconter chaque détail de son samedi chez nous, des étoiles plein les yeux, « surement mieux que si elle avait été à Disneyland » m’a dit l’institutrice. Pas étonnant, quand je suis venue chercher Lucie ce midi-là, que tous les enfants de la classe me sautent dessus en réclamant de venir chez nous toute une journée, eux aussi… Tous ces enfants en mal de famille « traditionnelle », en mal de parents présents et aimant surtout. Nous avons réalisé notre chance et notre richesse et avons pu illustrer nos propos à Adrien et Lucie : oui, vos amis ont une tv dans leur chambre, la dernière console de jeu à la mode, mangent des chips à la récré et vont en Belgique pour Noël. Mais vous, vous avez des parents qui s’occupent de vous !

Dans cet ordre d’idée, il y a souvent des enfants qui restent à l’école, tard, parce que ça n’arrangeait personne de venir les chercher plus tôt. Ceux-là sont souvent inscrits à toutes les activités parascolaires, mais une fois ces activités terminées, ils doivent attendre, seuls…

Encore une différence : les enseignants sont tous voisins. Voisins des élèves aussi. Finalement, on vit en communauté… Avec ce que ça a de bon et aussi de pesant.

lundi 25 novembre 2013

dimanche 17 novembre 2013

Et par ici….



  … tout va bien !
La vie s’organise autour du travail, des activités des enfants, des sorties, des hauts et des bas avec la nounou, des bobos des uns et des autres…

Notre rythme familial a beaucoup changé quand, le 15 octobre, Dimitri a repris le travail. Il a pu directement bénéficier de l’utilisation d’une voiture, conduite par José, un des chauffeurs de sa société. Enfin un peu plus d’autonomie pour faire les courses et conduire les enfants à leurs activités ! Jeudi dernier Dimitri a reçu sa voiture, celle que son boss a achetée pour lui seul. Plus besoin de combiner nos besoins de voiture avec les horaires de travail de José ou les livraisons de la société. Quelle liberté!


Le retour à la vie active pour Dimitri marque aussi un gros changement de vie pour Timothée. Gardé par ses parents depuis sa naissance, le voilà maintenant confié aux bons soins de Nelly. Cette dernière nous donne du fil à retordre : nombreux retards, grognements dès qu’on lui demande une heure supplémentaire, Dimitri l’a aussi retrouvée profondément endormie en pleine journée, avec Timothée qui faisait du rodéo sur son cheval à bascule juste à côté… Difficile pourtant de décider de changer de nounou. Ce ne sont pas les candidates qui manquent mais, comme le disent certains par ici, au moins nous connaissons les défauts de la nôtre. Et surtout ses qualités ! Quand elle ne dort pas pendant ces heures de travail, elle se débrouille plutôt bien. Nous apprécions sa douceur avec les enfants et sa capacité à gérer les conflits entre Adrien et Lucie. Elle sait aussi s’amuser avec les enfants et les gérer même quand ils ont chacun invité quelques amis turbulents.
Bref, avoir de l’aide à la maison n’épargne pas les soucis !

Pour les enfants, comme pour tous, la semaine de Toussaint était trèèèèès attendue. Au programme de la semaine : sieste chaque jour ! Jeux à la maison, plein d’amis, promenades et visite du sanctuaire des Bonobos. Depuis la reprise début novembre, ils semblent se mettre mieux au rythme de l’école. Adrien gère ses devoirs tous seul, Lucie aussi (elle en a un tous les 15 jours, c’est la fête ! Elle le fait en 5 minutes en rentrant à la maison et passe le reste du weekend end à réclamer « du travail » et faire du coloriage consciencieusement).

Le rythme des soirées se met en place aussi. Pas évident pendant un moment car nous ne pouvions plus compter sur Nelly (qui a perdu sa sœur, elle a eu une longue période de deuil). Nous sommes beaucoup restés à la maison, surtout à cause de la fatigue. Mais nous avons pu aussi compter sur une de nos voisine/collègue, Wafa, en manque de ses neveux et nièces. Vendredi dernier elle est venue garder les enfants, pour leur plus grand bonheur ! Elle a insisté pour qu’on ne regarde pas l’heure et qu’on sorte aussi tard que possible… Ce que nous avons fait (jusque 3h tout de même. Le réveil à 5h30 TOUS les matins nous impose d’être un minimum raisonnables !) Nous avons découvert le mensuel « pot des belges » à l’Hotel Royal de Kinshasa. C’est un sympathique cocktail qui regroupe une partie des expatriés belges et quelques français et qui sert de point de départ de la soirée. De là, nous avons re-testé le Kwilu Bar, LE bar des expatriés de la ville. Nous ne l’avions pas trop apprécié la première fois, mais cette fois, nous y avons passé un bon moment. Accompagnés par des collègues, des voisins et d’autres nous avons testé le Rhum Kwilu –pour moi- et la bière Beaufort- pour Dimitri. La musique est internationale, et passe bien entendu par notre Stromae national !

Lola Ya Bonobo



Pour terminer les vacances de Toussaint par une petite excursion, nous avons décidé d’aller visiter le sanctuaire des Bonobos, à environ 1h de route de chez nous.  L’occasion de passer une journée complète en famille car entre le travail, les activités et le temps que les enfants passent chez leurs copains, difficile d’être réunis tous les 5 !
Dimitri avait demandé à José, son chauffeur, de venir nous chercher à 9h le dimanche. En l’attendant sur le parking de la concession, nous voyons Anaïs et ses parents, Elodie et Philippe, prendre la route également. Leur destination ? Le sanctuaire des Bonobos ! Ce n’est pas comme s’il y avait des millions de choses à faire un dimanche avec de jeunes enfants par ici… Raté pour la journée en famille, Lucie est enchantée d’avoir son amie avec elle et nous sommes contents de bavarder avec ce couple de français.

1h de route pour sortir de la ville et nous en éloigner un peu, une heure pour se retrouver dans la nature et respirer enfin du bon air ! A l’entrée du site, nous retrouvons Anaïs et sa famille ainsi que de nombreux autres expatriés (chinois, libanais, anglais et belges néerlandophones). La visite du sanctuaire se fait en groupe avec un guide, et nous emmène dans la nature sur un sentier d’environ 3 km de long. Quel bonheur de sentir la chaleur tropicale, d’entendre tous les bruits de la forêt, de dégouliner de chaleur humide… Nous nous retrouvons dans notre milieu naturel préféré ! Dimitri et moi revivons, Adrien aussi. Cette ambiance semble lui rappeler de lointains souvenirs.
Ce qui nous fait le plus plaisir, c’est de découvrir un endroit dédié à la protection et la sauvegarde des Bonobos, une espèce de singe en danger, comme tant d’autre. Cette protection passe aussi par la préservation de son milieu naturel, et grâce à ce travail, des milliers d’hectares de forêt tropicale sont sauvés de la destruction !

Les enfants, comme nous, sont fascinés par ses singes qui sont nos proches cousins et ont des attitudes tellement humaines.  Nous avons la chance de voir une maman avec un bébé de deux jours accroché au ventre. Les bébés étant allaités pendant 4 ans, les naissances sont très espacées chez ces singes, ce qui fait que leur population disparait si vite. Le braconnage, la destruction de leur habitat naturel, les maladies,… sont autant de facteurs qui diminuent le nombre d’individus chaque année.

Nous sommes heureux  d’observer aussi les orphelins qui viennent d’être recueillis. Ils vivent à la nurserie, avec une « maman » de substitution. Une « maman » congolaise, qui passe la journée assise avec eux. En regardant ces 5 orphelins, cramponnés à leur maman, réclamant des câlins, jouant en s’éloignant à peine avant de venir chercher du réconfort, je n’ai pas pu m’empêcher de comparer leur comportement à celui de « nos » bébés ! Agrippés à leur maman en cas d’angoisse, prenant un peu de distance pour jouer quand tout va bien…Cette maman semblait calme et affectueuse, habituée à se faire grimper dessus par tous « ses » enfants !

Le guide répond à toutes nos questions et est une mine passionnante d’informations. Conquis, nous sommes convaincus que ce site contribuera à la sauvegarde de l’espèce. Par tout ce qu’ils font pour les animaux eux-mêmes mais surtout pour l’éducation qu’ils offrent. Les locaux sont enfin sensibilisés à l’importance de la sauvegarde de la forêt tropicale.

Nous retournerons aussi souvent que possible faire cette promenade dans la nature et encouragerons tous ceux que nous rencontrerons à aller sur place.  Cette initiative lancée par Claudine Andrée, une belge vivant au Congo depuis toujours, mérite d’être connue et encouragée !

Pour plus d’informations : http://www.lolayabonobo.org/