jeudi 19 février 2015

Randonnée de Popenguine à la Somone

























Lutte



Ce dimanche, se déroulait au village une finale de lutte. L’occasion pour moi de découvrir ce sport typique, bien plus populaire que le football ici au Sénégal !
Le début des festivités était à 18 heures mais  « Africa time » oblige, c’est tout naturellement que nous décidons de nous y rendre vers 21 heures !
Arrivés sur place, c’est la folie. Tout le village est réuni autour d’un enclos bâché, dansant, sautant criant. L’excitation est à son comble.  Nous devons nous diriger vers le « trou » : un trou de 5 cm² au milieu du mur de bâche à travers lequel nous devons parvenir à glisser les 1000fcfa de droit d’entrée et d’en ressortir un ticket. Ensuite avec ce ticket, nous devons nous diriger vers la « porte », donner notre ticket à la bonne personne et parvenir à entrer dans les gradins de l’arène (les gradins ici n’étant que quelques chaises en plastiques, disposées tout autour de l’arène avec pour seule protection entre le public et les lutteurs un petit filet de pêche). En entrant, des dizaines d’enfants du village s’agrippent à vous pour pouvoir rentrer,  les enfants peuvent entrer gratuitement si accompagnés d’un adulte, à vous de choisir lequel prendre !
A l’intérieur nous assistons à un vrai spectacle : une cinquantaine de lutteurs sont entrain de courir, de prier, de danser au son des tam-tams et des incantations de leur marabout. Les marabouts sont aussi dans l’arène entrain de bénir leur champion, le terrain, leurs huiles et de maudire les rivaux.
21h32 tout s’arrête. Un gringalet débarque avec un micro (à côté des lutteurs nous sommes tous des gringalets… ;-)) et annonce le début de combats. Les deux premiers se préparent  tandis que la musique se remet en marche et que tous les autres lutteurs recommencent leurs salamalek. Tout cela toujours dans la même arène !
Le combat commence, personne ne s’arrête, juste deux arbitre surveillent et jugent. Nous ne comprenons pas grand-chose si ce n’est que pour gagner il faut réussir à faire en sorte que l’adversaire touche le sol avec n’importe quelle partie de son corps autre que ses pieds et les paumes de ses mains. J’ai vu un lutteur perdre juste parce qu’il a repris appui sur le sol avec son coude… On pense qu’il y a des catégories genre poids plume - poids lourds jusqu’à ce qu’on assiste à un combat « poids ultra lourds contre poids ultra léger » et qu’on ait vu l’ultra léger voler…
A noter tout de même l’apparition du maire et de toute sa smala. Ceux-ci ont pu faire deux tours de l’arène, comme des grands champions, applaudis et acclamés par la foule. Ils ont ensuite fait dégager tout le monde pour pouvoir s’assoir, tout cela pour  15 minutes, discours oblige, re-déplacement de toute la smala, re-tour de l’arène, hymne-rythme de la famille et tout cela toujours pendant les salamalek des lutteurs et pendant que quelques-uns se battent…
Pas osé prendre de photo cette fois-ci, nous ne pouvons jamais prévoir les réactions des sénégalais à ce sujet. De plus, une photo ici pourrait être mal prise par des superstitieux : les photos peuvent voler les âmes ou… les victoires !
A  la prochaine compétition j’essaierai c’est promis (je me serai entrainé à courir vite d’ici là).