dimanche 20 septembre 2020

Des photos de Kafubu

 






 
Tour en bateau sur la rivière Kafubu: Guillaume est fier de son gilet de sauvetage!




 

Le restaurant du Loge, vu depuis la rivière





lundi 7 septembre 2020

Bienvenue à Lubum'!





 Quand on voyage pour longtemps, loin de chez soi, un grand réconfort est de se savoir attendu à l'aéroport. Attendu par quelqu'un dont la simple présence nous réconfortera des longues heures d'attente, des courbatures de la mauvaise nuit en avion, des angoisse et soucis du voyage... Pendant notre tour du monde, c'était ce qui nous avait le plus manqué. Nous arrivions dans de nouveaux pays avec un nom et une adresse griffonnés sur un bout de papier et commençaient alors les négociations avec les taxis pour arriver chez les locaux qui nous hébergeaient. Négociations avec la fatigue du voyage, un bébé à bout de nefs, des sacs à surveiller en permanence...
Lorsque nous avons commencé à nous expatrier, tout a changé en matière d'accueil! A peine avions-nous atterri à Kigali que la directrice de l'école, Chantal, nous accueillait pour nous conduire chez nous. Maison accueillante, bouquet de fleurs, panier de fruits, fond de cuisine: quel bonheur! A Kinshasa, quelques années plus tard, l'accueil était différent mais chaleureux: dès l'aéroport, nous rencontrions Christophe et Cynthia qui deviendraient nos meilleurs voisins et d'excellents amis en cours d'année. A Saly, l'année suivante, c'était moins joyeux. Nous avions réservé un taxi en avance, ouf, mais sommes arrivés au milieu de la nuit, sans être accueillis, dans une maison vétuste... dans laquelle il pleuvait ("c'est normal pendant l'hivernage" a répondu le gars de l'agence de location!). Pas très gai. Mais l'année qui a suivi a largement "rattrapé le coup"!

Ici... dès notre escale, nous avons fait des connaissances: une maman, un membre du CA, une instit: tous charmants et accueillants. A peine descendus sur le tarmac de l'aéroport, les agents officiels congolais nous faisaient passer devant la file: priorité aux enfants. Puis nous avons été accueillis par un monsieur du "protocole" qui, avec Dimitri et Adrien, s'est chargé de nos bagages pendant que les plus jeunes et moi sortions de l'aéroport. Notre directrice était là, avec un sac rempli de bouteilles d'eau bien fraîches et du temps pour nous, simplement pour nous souhaiter la bienvenue et nous escorter chez nous!
Première nouvelle: l'appartement qui nous est réservé sur le site de l'école est toujours en travaux. Vraiment désolée, notre directrice nous dit qu'elle a trouvé pour nous un grand appartement pour patienter, mais il n'a que 3 chambres. Et ça implique un nouveau déménagement dans une semaine ou deux. En plus, il est loin de l'école, il faudra prendre le taxi tous les jours ("mais l'école rembourse"). Bon, les points positifs sont que cet appartement est dans un immeuble avec jardin... et piscine. Ah oui, et dans la location de l'appartement sont compris les services d'un cuisinier. Le tout, à charge de l'école, bien sûr. Dans ce cas... nous survivrons facilement à un nouveau déménagement et quelques trajets en taxi! Arrivés sur place, nous sommes agréablement surpris: spacieux, lumineux, moderne et impeccable: dans cet appartement, nous nous sentirons vite chez nous. Les lits sont faits, les moustiquaires suspendues, le frigo est plein, les armoires de cuisine aussi (ou presque). La directrice nous a même déjà acheté des cartes SIM congolaises avec du crédit, pour que nous soyons joignables ici. Nous sommes impressionnés par tant d'attentions! Pour atterrir en douceur en cette première après-midi à Lubum'; il ne nous reste qu'à vider un peu nos valises et nous rafraîchir dans la piscine!


Nous faisons la connaissance de François, notre cuisinier. Un homme d'âge mûr qui inspire la confiance et le respect. Posé, professionnel et amical: nous nous entendons tout de suite avec lui! Guillaume lui montre tous ses jouets et ses vêtements préférés, Timothée a tôt fait de disparaître des heures avec lui dans la buanderie pour entrer dans de longues conversations. Dimitri et moi profitons de sa présence pour obtenir plein d'information sur notre ville d'accueil. Par exemple: les collègues nous conseillent un super marché: groooooosse déception: c'est rempli de produits Colruyt! Nous apprécions ces produits, certes, mais nous n'avons pas entrepris un si long voyage pour manger comme en Belgique! Heureusement, François nous conseille les bonnes adresses locales. Ha: du beurre de cacahuètes local, des légumes d'ici, des yaourts de Zambie, ... c'est déjà mieux! François va pour nous au marché ("parce que si vous y allez vous-même, les vagabonds vont vous déranger!"). En plus de la cuisine, François fait tout: il range, nettoie, fait les lits, la lessive, le repassage... Nous avions oublié combien c'est agréable d'avoir de l'aide à la maison!
Et ce jour de notre arrivée, nous fêtons les 3 ans de Guillaume: un anniversaire bien chamboulé mais le sourire y est! (Et vive Maman qui avait rangé les cadeaux sur le dessus d'une valise ;) )

Le lendemain de notre arrivée, nous étions debout à l'aube pour conduire Guillaume et Timothée à l'école et visiter notre nouveau lieu de travail. Nous avons pu accompagner Timothée, pour sa première rentrée des classes depuis la 2 è maternelle. En 4è primaire, il est le seul nouveau et directement intégré dans le groupe. Il est ravi! Il a un chouette monsieur et plein de copains, que demander de plus? Pour Guillaume, c'est plus compliqué: il ne veut pas quitter mes bras. Madame Tania, adorable, propose que je parte quand-même mais que Lucie reste un peu en classe avec lui pour faciliter la transition: super! Dimitri découvre son bureau, moi mes locaux de cours: l'école est immense!!! Dans un grand parc rempli d'arbres, de fleurs, de modules de jeux et espaces de sport... Et nous visitons ce qui sera notre "appartement". Drôle de mot en vérité. Les locaux l'appellent plutôt "Le manoir" et pour cause: c'est gigantesque! Un peu bizarrement conçu, c'est en fait un bâtiment de l'ancien internat qui a été transformé en maison. 4 chambres (dont deux en deux pièces), des plafonds très très hauts, des halls, paliers, couloir immense, une cour, un jardin,... nous ferons une vidéo quand ce sera prêt, ça vaut le coup!
Nous passons la matinée à rechercher une connexion internet en ville, une carte de téléphone pour Adrien, des gros bidons d'eau potable... et découvrons doucement notre nouvelle ville.
Ce que nous avons le plus entendu lors de nos 24 premières heures ici? "Bienvenue à Lubumbashi!"





jeudi 3 septembre 2020

Il était temps...

 ... de redonner vie à ce blog de voyages!
5 ans que nous avions quitté le Sénégal, la chaleur africaine, les familles choisies, les aventures, les rythmes fous des soirées,...
5 années en Belgique! Ces années nous ont offert beaucoup, repris aussi. Un nouveau trésor dans notre famille, une nouvelle maison que nous adorons, de nouveaux amis, le club de rugby, le manège, l'académie de musique, celle de dessin, les bibliothèques où nous avons passé tant d'heures chaque semaine... L'expérience extraordinaire de l'école à la maison! La douceur de vivre pour les enfants, le respect de leur rythme biologique, de leur besoin de liberté. Mais ces années ont aussi apporté des épreuves. La perte de Maman, surtout...Son sourire nous accompagne, reste en nos cœurs et illumine nos vies. Elle nous manque tant!

5 années supers mais 5 hivers durant lesquels, je l'avoue, j'ai râlé presque chaque jour sur le froid, le manque de luminosité et la déprime saisonnière. Toujours en disant: "et si on repartait en Afrique?" Cette question, je la posais aussi quand fatigués, nous regardions notre maison sens dessus dessous en nous demandant par où commencer. Aussi quand nous nous retrouvions face à un Everest de linge à plier, trier, ranger!

Et finalement, un soir sombre et humide de février, un "tag" de ma grande cousine sous une annonce Facebook: "recherche d'un AESS pour l'Ecole de Lubumbashi". Tiens tiens... nous ne sommes pas encore allés de ce côté-là! Ceci dit, avec un mari qui n'enseigne pas et 4 enfants à charge, mes chances sont minces. Néanmoins, les jours suivants, je ne pense qu'à ça: "et si...?" L'appel de l'Afrique me chatouille, me titille, me donne le sourire. J'en parle à mes collègues et même avec mes élèves. Bon, je me décide: j'envoie mon CV! Quelques mails, un questionnaire, une interview en ligne plus tard et... c'est le confinement. Comment imaginer voyage à des milliers de kilomètres alors que nous nous équipons comme des cosmonautes pour la moindre sortie? Nos espoirs s'évanouissent petit à petit mais nous parions sur l'avenir: je signe pour partir! Dimitri s'inquiète: trouvera-t-il du travail aussi facilement qu'à Kigali? Ou au contraire, devra-t-il reste à la maison comme au Sénégal? Etre père au foyer en Belgique avec 4 enfants instruits à domicile et toute une maison à tenir, c'est un vrai travail. Mais à Lubumbashi, les enfants retourneront à l'école et nous aurons de l'aide à la maison. A peine le temps d'angoisser que la proposition arrive: l'école veut engager Dimitri comme administratif! Première expatriation pour laquelle il est engagé avant même d'être sur place! La proposition de contrat arrive, nous sommes soulagés!

C'est très vite l'été, les mesures de confinement s'allègent et nous nous préparons au grand départ! Un travail dingue: réussir à emballer tout le matériel scolaire, les vêtements de chacun, des jouets, tout objet familier qui aidera les enfants à se sentir chez eux, des couvertures, oreillers, draps, notre pharmacie... dans 12 valises et 8 caisses seulement, en surveillant leur poids! Préparer le gardiennage de la maison, vendre la voiture, confier nos adorables animaux (quel déchirement de les quitter!), régler tous les "détails" administratifs, faire de nouveaux passeports, demander des visas (que de paperasse), se mettre en ordre de vaccins, aller chez le dentiste,... Tout ça pour 6 et tout en soutenant Adrien dans la préparation de son CE1D, en préparant les camps aussi, en disant au revoir à la famille et quelques amis,... pfiou!

Finalement, nous embarquons après quelques péripéties ce dimanche 30 août à 22h30. L'aéroport de Zaventem est vide, tout est fermé. La nuit dans l'avion est moins mauvaise qu'on ne le craignait. Escale à Addis Abeba: Quel dépaysement déjà! Difficile de trouver de quoi grignoter. Nous bavardons avec la maman des nouveaux copains de Guillaume: son fils ainé sera à l'école belge aussi et une institutrice de maternelle est justement assise un peu plus loin! Nous faisons donc connaissance, entre deux avions, de Madame Tania avec qui Guillaume passera son année scolaire. Adorable!
Les enfants montrent un courage et une raison impressionnants. Calme, capable de s'occuper, de se gérer, responsables, autonomes,... nos 4 enfants nous impressionnent!

Mon article est déjà trop long, je pense avoir perdu plus de la moitié de mes rares lecteurs en chemin... Je continuerai donc demain, avec un article plein de photos pour inciter les moins littéraires à ouvrir ce blog.

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