Quand on voyage pour longtemps, loin de chez soi, un grand réconfort est de se savoir attendu à l'aéroport. Attendu par quelqu'un dont la simple présence nous réconfortera des longues heures d'attente, des courbatures de la mauvaise nuit en avion, des angoisse et soucis du voyage... Pendant notre tour du monde, c'était ce qui nous avait le plus manqué. Nous arrivions dans de nouveaux pays avec un nom et une adresse griffonnés sur un bout de papier et commençaient alors les négociations avec les taxis pour arriver chez les locaux qui nous hébergeaient. Négociations avec la fatigue du voyage, un bébé à bout de nefs, des sacs à surveiller en permanence...
Lorsque nous avons commencé à nous expatrier, tout a changé en matière d'accueil! A peine avions-nous atterri à Kigali que la directrice de l'école, Chantal, nous accueillait pour nous conduire chez nous. Maison accueillante, bouquet de fleurs, panier de fruits, fond de cuisine: quel bonheur! A Kinshasa, quelques années plus tard, l'accueil était différent mais chaleureux: dès l'aéroport, nous rencontrions Christophe et Cynthia qui deviendraient nos meilleurs voisins et d'excellents amis en cours d'année. A Saly, l'année suivante, c'était moins joyeux. Nous avions réservé un taxi en avance, ouf, mais sommes arrivés au milieu de la nuit, sans être accueillis, dans une maison vétuste... dans laquelle il pleuvait ("c'est normal pendant l'hivernage" a répondu le gars de l'agence de location!). Pas très gai. Mais l'année qui a suivi a largement "rattrapé le coup"!
Ici... dès notre escale, nous avons fait des connaissances: une maman, un membre du CA, une instit: tous charmants et accueillants. A peine descendus sur le tarmac de l'aéroport, les agents officiels congolais nous faisaient passer devant la file: priorité aux enfants. Puis nous avons été accueillis par un monsieur du "protocole" qui, avec Dimitri et Adrien, s'est chargé de nos bagages pendant que les plus jeunes et moi sortions de l'aéroport. Notre directrice était là, avec un sac rempli de bouteilles d'eau bien fraîches et du temps pour nous, simplement pour nous souhaiter la bienvenue et nous escorter chez nous!
Première nouvelle: l'appartement qui nous est réservé sur le site de l'école est toujours en travaux. Vraiment désolée, notre directrice nous dit qu'elle a trouvé pour nous un grand appartement pour patienter, mais il n'a que 3 chambres. Et ça implique un nouveau déménagement dans une semaine ou deux. En plus, il est loin de l'école, il faudra prendre le taxi tous les jours ("mais l'école rembourse"). Bon, les points positifs sont que cet appartement est dans un immeuble avec jardin... et piscine. Ah oui, et dans la location de l'appartement sont compris les services d'un cuisinier. Le tout, à charge de l'école, bien sûr. Dans ce cas... nous survivrons facilement à un nouveau déménagement et quelques trajets en taxi! Arrivés sur place, nous sommes agréablement surpris: spacieux, lumineux, moderne et impeccable: dans cet appartement, nous nous sentirons vite chez nous. Les lits sont faits, les moustiquaires suspendues, le frigo est plein, les armoires de cuisine aussi (ou presque). La directrice nous a même déjà acheté des cartes SIM congolaises avec du crédit, pour que nous soyons joignables ici. Nous sommes impressionnés par tant d'attentions! Pour atterrir en douceur en cette première après-midi à Lubum'; il ne nous reste qu'à vider un peu nos valises et nous rafraîchir dans la piscine!
Nous faisons la connaissance de François, notre cuisinier. Un homme d'âge mûr qui inspire la confiance et le respect. Posé, professionnel et amical: nous nous entendons tout de suite avec lui! Guillaume lui montre tous ses jouets et ses vêtements préférés, Timothée a tôt fait de disparaître des heures avec lui dans la buanderie pour entrer dans de longues conversations. Dimitri et moi profitons de sa présence pour obtenir plein d'information sur notre ville d'accueil. Par exemple: les collègues nous conseillent un super marché: groooooosse déception: c'est rempli de produits Colruyt! Nous apprécions ces produits, certes, mais nous n'avons pas entrepris un si long voyage pour manger comme en Belgique! Heureusement, François nous conseille les bonnes adresses locales. Ha: du beurre de cacahuètes local, des légumes d'ici, des yaourts de Zambie, ... c'est déjà mieux! François va pour nous au marché ("parce que si vous y allez vous-même, les vagabonds vont vous déranger!"). En plus de la cuisine, François fait tout: il range, nettoie, fait les lits, la lessive, le repassage... Nous avions oublié combien c'est agréable d'avoir de l'aide à la maison!
Et ce jour de notre arrivée, nous fêtons les 3 ans de Guillaume: un anniversaire bien chamboulé mais le sourire y est! (Et vive Maman qui avait rangé les cadeaux sur le dessus d'une valise ;) )
Le lendemain de notre arrivée, nous étions debout à l'aube pour conduire Guillaume et Timothée à l'école et visiter notre nouveau lieu de travail. Nous avons pu accompagner Timothée, pour sa première rentrée des classes depuis la 2 è maternelle. En 4è primaire, il est le seul nouveau et directement intégré dans le groupe. Il est ravi! Il a un chouette monsieur et plein de copains, que demander de plus? Pour Guillaume, c'est plus compliqué: il ne veut pas quitter mes bras. Madame Tania, adorable, propose que je parte quand-même mais que Lucie reste un peu en classe avec lui pour faciliter la transition: super! Dimitri découvre son bureau, moi mes locaux de cours: l'école est immense!!! Dans un grand parc rempli d'arbres, de fleurs, de modules de jeux et espaces de sport... Et nous visitons ce qui sera notre "appartement". Drôle de mot en vérité. Les locaux l'appellent plutôt "Le manoir" et pour cause: c'est gigantesque! Un peu bizarrement conçu, c'est en fait un bâtiment de l'ancien internat qui a été transformé en maison. 4 chambres (dont deux en deux pièces), des plafonds très très hauts, des halls, paliers, couloir immense, une cour, un jardin,... nous ferons une vidéo quand ce sera prêt, ça vaut le coup!
Nous passons la matinée à rechercher une connexion internet en ville, une carte de téléphone pour Adrien, des gros bidons d'eau potable... et découvrons doucement notre nouvelle ville.
Ce que nous avons le plus entendu lors de nos 24 premières heures ici? "Bienvenue à Lubumbashi!"
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire