lundi 6 juillet 2015

Famille d'ailleurs



Lors de nos expatriations en Afrique, notre mode de vie change du tout au tout. Normal pour de nombreux aspects. Etonnant en revanche de nous sentir à nouveau si jeunes.

Les liens que nous créons avec nos collègues sont exceptionnels. Ils deviennent nos amis et, aucun d'entre nous n'ayant de la famille proche géographiquement, nous devenons des substituts de famille les uns pour les autres. Nous passons du temps ensemble. Pas seulement au travail ou en soirée, mais aussi en sport, journées plages, sorties ou excursions. Toutes ces occasions nous permettent de créer des liens solides et vivre des aventures ensemble ! Nos enfants se choisissent très vites des oncles et tantes dans la bande. Ils s'entendent avec tous nos amis mais plus spécialement encore avec certains d'entre eux. Nous avons la chance d'avoir des amis qui aiment les enfants et acceptent ce rôle qu'ils leur donnent. Ils discutent ensemble, jouent ensemble, prennent le temps pour eux... Quand nous sommes tous ensemble sur la plage, il m'arrive encore de paniquer : Adrien ? Ah, il joue au foot avec Aliou. Timothée ? Il saute dans les vagues avec Vanessa. Lucie ? Elle materne Tidiane (2 ans). Nos enfants, ceux des autres : tous jouent ensemble, se bagarrent parfois, prennent soin les uns des autres, comme une bande de cousins !





Les soirées sont de tous les styles. Très souvent un petit verre à la maison, en musique ou en chansons. Souvent aussi une soirée karaoké (nous avons testé la résistance au bruit des voisins de chacun... sans succès). Soirées en discothèque ou dans un bar où on peut danser, plus rares mais pleines d'ambiance. Soirées « apéro plage » ou « feu sur la plage » où, en fin de nuit, on teste la température de l'eau (tellement chaude en ce moment!). Soirée concert à Dakar : Stromae suivi de bars et discothèques de la capitale. Et, comme des adolescents, nous revenons aux petites heures, parfois même à l'appel de la prière du matin, sur la pointe des pieds pour ne pas réveiller les enfants.  Les retours de soirées se font à pieds, à trois sur une moto ou à 6 dans un taxi (dormant les uns sur les autres).

Comme toute famille unie, nous passons aussi des week ends ensemble ! Cette année, nous avons eu la chance de passer le long week end de Pâques tous ensemble à Palmarin, dans le Sine Saloum. Départ un samedi matin de devant l’école, en bus « Alhamdoulila » local et réservé pour le groupe. Bus plein à craquer : nous 15 et nos maigres bagages plus une quantité incroyable de nourriture et boissons en tout genre. Arrêt sur la route pour faire le plein de liqueur de Warang, arrêt aussi car le bus s’est ensablé, arrêt pour acheter encore des cacahuètes et fruits frais, nous avons pris plus de trois heures de route pour arriver ! Eco-lodge rudimentaire, les cases en terre sont basiques mais pratiques ! Nous nous sentons seuls au bout du monde, dans ce paysage déformé par le vent incessant. Excellent week end où chacun trouve sa place, son espace, tout en participant à la vie « communautaire ». Encore un grand sentiment d’appartenir ici à une famille unie !




Finalement, ces familles créées lors de nos expatriations ne remplaceront jamais nos familles de sang mais… quel bonheur de les avoir ! Et quel déchirement de se séparer en fin d’année… Nous voilà maintenant tous éparpillés entre France, Belgique et Sénégal…

Cet article vous est dédié, nos familles d’ailleurs. Les mots sont bien peu de choses pour exprimer ce que nous avons ressenti tous ces mois, ce que nous ressentons maintenant en vous quittant.
Oncles et Tantes d’Adrien, Lucie et Timothée et nos amis, vous êtes les bienvenus chez nous en Belgique ! Babs, Amadou, Zav, Vaness’, Aurélie, Aliou, Titi, Sophie, Amandine, Maël, Kwamé, Mich, …

dimanche 5 juillet 2015

Le festival des Vieilles Pirogues

Le week end du premier mai dernier avait lieu à Saly le Festival des Vieilles Pirogues. Connaissant
quelqu'un qui connait l'un des organisateurs, nous nous y étions pris tôt pour avoir la chance de
participer à l'événement comme bénévoles. Nous avons été recrutés pour tenir... le bar du festival !

Ravis de tous les souvenirs que cela allait nous rappeler, cela nous en a créé d'autres. Dimitri en
responsable du bar et moi son assistante, nous avions aussi deux autres personnes pour nous aider.
Du samedi midi environ au dimanche 20h, nous avons géré notre bar, vendu bières, sucrés et cafés
et nous avons profité de la bonne ambiance et surtout de la musique !

 Le festival commençait le vendredi soir avec un « off » en ville. Nous y sommes allés avec Adrien
et Lucie pour écouter un concert de nos amis du groupe Wafa (https://www.facebook.com/profile.php?id=100009364861630&fref=ts) . Nous adorons vraiment leur musique et espérons qu'ils sortirons un premier album bientôt ! Adrien en a profité pour danser sur la scène...



Le samedi, seul Adrien était de sortie avec son ami Marwan. Ils ont été ravis d'écouter un nouveau concert des Wafa, sur la grande scène cette fois, et de voir le spectacle d'un magicien. Adrien était surtout ravi de « sortir comme un grand » ! Pour nous, la clôture du bar nous a permi de rentrer dormir un peu vers 4h du matin.




 Et le dimanche, j'ai ouvert le bar à 9h, après une trop courte nuit. Vers 12h, Dimitri et les enfants m'ont rejoint et c'est en famille que nous avons profité de la journée. Un œil sur les enfants, un œil sur le bar, notre journée a été bien remplie. A retenir : Adrien qui provoque un personnage « magique » d'un spectacle traditionnel diola, le Kankourang. Personnage craint de tous (sauf d'Adrien qui n'y connait rien en mythe de la région!), ce représentant de la douleur s'est mis à poursuivre Adrien à travers la plaine du festival, sous les hurlements de rire du public ! Là, Adrien a moins rigolé et a couru à toute vitesse, trouvant refuge dans les bras d'un grand garde de sécurité. Il aura retenu la leçon : on ne provoque pas les personnages traditionnels ! Timothée, lui, a été terrifié par l'événement : il a fallu qu'avec lui, je donne des pièces au Kankourang, achetant ainsi sa clémence, pour que Timothée soit un peu rassuré.






Le festival s'est terminé vers 19h. Nous avons reconduit les enfants à la maison et sommes sortis, encore. Car ce dimanche soir, un dernier concert acoustique était proposé à la terrasse d'un restaurant partenaire. Nous y avons retrouvé une bonne partie du staff du festival et avons, à nouveau, apprécié la voix et les qualités musicales de Assane, chanteur des Wafa. 

mercredi 1 juillet 2015

Visite du village de notre nounou, Ami.


Pour terminer nos dernières vacances au Sénégal, nous avons passé la journée dans la famille de notre nounou, Ami. Depuis un moment, Timothée demandait à Ami où était sa maison, si elle y habitait avec son papa et sa maman, etc. Finalement, Ami nous a invité à venir passer toute une journée dans son village, près de Nianing.
Pour ne pas arriver les mains vides et remercier nos hôtes, nous nous étions renseignés auprès d'amis sénégalais et aussi auprès d'amis toubabs qui vont souvent dans des villages sénégalais. Unanimité des réponses : un sac de riz (ou un bidon d'huile) fera plaisir. Nous nous arrêtons donc sur la route, ce dimanche, pour acheter un sac de riz de 50 kg. Quand nous arrivons au fin fond de la brousse, devant une petite barrière en branchages, nous nous félicitons de notre choix. Cela grouille de monde par ici, il faudra bien 50 kg de riz pour nourrir tout le monde! Près d'une centaine d'enfants, une trentaine d'adultes : voilà la famille d'Ami ! Timothée est très très impressionné, il en reste sans voix (ce qui est rare). Adrien reste avec nous le temps de saluer la tante et l'oncle d'ami, les plus âgés et donc les chefs de la communauté puis il disparaît. Nous l'apercevons de temps à autre, pieds nus, escaladant des arbres, jouant aux billes, jouant au foot avec un ballon de fortune, s'essayant à la lutte... Il s'amuse comme un fou avec toute une bande de garçons ! Lucie et Timothée sont plus intimidés par tout ce monde et restent un peu près de nous.

Nous assistons à la préparation du Tiéboudjen en ouvrant de grands yeux. Comme c'est impressionnant de voir les femmes du village préparer une telle quantité de nourriture ! Les hommes palabrent bien à l'ombre et boivent le thé en se reposant. Les femmes, tout en cuisinant, papotent, rigolent, s'occupent des enfants, charrient la jeune mariée du village, … Les enfants se débrouillent seuls très jeunes. Ils s'occupent les uns des autres, jouent, essayent d'aider à la cuisine. Nous avons l'honneur de rencontrer le mari d'Ami et ses deux autres épouses. Nous n'avions jamais pensé qu'il pouvait en être ainsi pour notre nounou. Elle nous surprend toujours ! Ce qui nous surprend aussi, c'est qu'elle et les co-épouses semblent très bien s'entendre, être complices même. Le mari est un modèle de machisme, heureusement que nous ne sommes pas obligés de faire la conversation trop longtemps.

Nous sommes ravis de voir Ami parmi les siens, elle semble avoir une position importante et jouir d'une certaine autorité parmi les femmes. Adrien termine sa journée en demandant si on peut revenir dimanche prochain : il ne s'est jamais autant amusé semble-t-il ! Et tout ça, en échangeant à peine quelque mots : le français des enfants est aussi pauvre que le wolof d'Adrien. Mais, faut-il vraiment des mots pour se comprendre quand on a 8 ans ?















lundi 16 mars 2015

Saint Louis dernier jour




Jour 4 (vendredi)



Vu par Adrien : « Zut ! Je suis en retard pour mon rendez-vous ! »
Vu par Lucie : « Oh oui, on va voir le lac Rose ! Il est vraiment tout rose le lac ? »
Vu par Timothée : « C’est mon ami (le bassiste des wafa) qui m’a porté. Comment il s’appelle ? Ah, je vais lui demander. »
Vu par Dimitri : « La piste, vous êtes certains ? Pas sûr que la voiture tienne. Je vous aurai prévenu… »
Vu par Ariane : « Cette piste est interminable ! Elle semblait toute petite sur la carte. Et il ne reste qu’un litre d’eau ! Si on tombe en panne ici, au milieu de nulle part… Là, un puits ! Sauvés ! »

Levés de bonne heure (évidement, dès que quelqu’un a ouvert les yeux dans le campement et fiat un peu de bruit, tout le monde s’est réveillé), nous avons tenté de faire une micro grasse matinée : « Recouche-toi, Adrien. Il n’est que 7h, ta copine dort surement encore ». 

A 7h10, finalement, on l’a laissé se lever et s’habiller : sa copine l’attendait devant la tente ! Il était effectivement en retard, par notre faute… Immédiatement, ils se sont mis à redescendre les dunes en surf, très vite rejoints par Lucie. Timothée s’est amusé à courir autour de la tente et même, visiter les tentes voisines (à notre insu, on vous assure ! Nous ne l’avons appris que plus tard, grâce à notre espionne Lucie)

Le petit déjeuner est classique et nous avons la joie de retrouver nos voisins de tables de la veille. Après sa dernière tasse de café, le chanteur des wafa se chauffe la voie… et nous chante un très bel air de sa composition. Une guitare arrive ensuite et le chanteur est rejoint par un guitariste, puis un autre, puis le bassiste et le percussionniste. Et nous voilà réveillés en douceur par un très agréable concert acoustique, improvisé autour d’un café. 


Les retraités de la table voisine sont aux anges, nous aussi ! Adrien a déjà disparu dans les dunes, avec Lucie et son amie. Timothée s’égare dans le sable et se fait rapporter à la tente par Thaï, le bassiste, avec lequel il est en grande conversation.

 
 Le vent ce vendredi est pire encore qu’hier. C’est épuisant. Nous sommes oranges de ce sable fin qui vole et nous colle à la peau. Nous quittons le campement après de dernières glissades sur les dunes et reprenons les montagnes russes jusqu’à Lompoul pour y récupérer notre voiture.
Nous souhaitions visiter le lac Rose, profitant de notre voiture de location ! Nous choisissons donc, à Lompoul, de prendre la piste parallèle à la mer. Elle semble courte et doit nous mener jusqu’au village de Mboro. Nous espérons être au lac rose pour le repas de midi.
La piste est en travaux…  et en moins bon état que nous ne l’espérions. Nous ne dépassons pas le 40km/h, à notre avis. Difficile à dire vu que l’indicateur kilométrique de la voiture est cassé. Nous sommes impressionnés de voir des cases, des villages, des puits, des bergers, des écoles… dans ce qui nous semble être un désert sec, aride, venteux et isolé du reste monde.
 

Il est plus de 13h quand nous arrivons enfin à Mboro. Nous y avons repéré deux restaurants renseignés par le Routard. Pas de chance, ils semblent fermés (ou inexistants ?). Réalistes et toujours angoissé par le risque de panne, nous renonçons à rouler jusqu’au lac rose et prenons la direction de Tivaouane. Après avoir traversé d’immenses vergers de manguiers (bientôt la saison !) nous rejoignons,  Tivaouane, la nationale. 

Ouf ! Un bref arrêt pour fixer une pièce qui bouge dans le moteur (et fait un bruit effrayant) et nous voilà en route jusqu’à Thiès. Là, nous trouvons un snack où nous pouvons, enfin, nous laver les mains et nous poser un peu. Les enfants dévorent et nous reprenons la route jusqu’à Saly.
La voiture ne nous lâchera que le lendemain matin, devant chez nous, alors que nous voulions en profiter pour faire des courses-que nous faisons habituellement à pieds. Cette fois, nous la garons sur le bord de la route et appelons son propriétaire, désolés de la rendre en avance et immobilisée.

Sur ces 4 jours de voyage, nous n’aurons eu qu’un seul contrôle de police. C’est ce qui nous stressait le plus avant de partir, tant nous en avions subi au Congo… Ici le contrôle a duré moins de trois minute : le policier a simplement regardé le permis de Dimitri et, après avoir salué les enfants, nous a laissé repartir.