dimanche 25 octobre 2009

La grippe au Rwanda

H1N1, A, porcine ou mexicaine, je ne m’en sors plus, mais les faits sont clairs : la grippe est là. Nous en rigolions beaucoup en Belgique, nous en avons ris ici aussi, mais quand nous avons appris, il y a une semaine que 3 écoles de Kigali avaient déjà été fermées, nous nous sommes renseignés davantage. Ce qui change, c’est que nous sommes en Afrique. On aura beau vous dire que Kigali ce n’est pas vraiment l’Afrique, la réalité africaine y règne pourtant : peu de médecins, peu de médicaments, peu de formation pour une grande partie de la population, beaucoup de proximité et peu d’hygiène dans les quartiers « populaires » (ne dites surtout pas bidonville…). Bref, ici on meurt encore d’une simple grippe, par manque de soin, ou parce qu’on réagit trop tard. Dans ces conditions, vous comprendrez que le gouvernement panique à l’arrivée de « l’épidémie mondiale de grippe ». De source sure (Dimitri travaille quand-même dans le milieu médical), il y a eu jusqu’ici 77 cas confirmés dont la moitié environ déjà guéris. Bien, pas encore de quoi s’affoler! Malgré les faits rassurants, les élèves de l’école belge se scrutent les uns les autres et, au moindre éternuement, ils crient haut et fort qu’il faut fermer l’école… ha, ces ados ! D’après le médecin de l’Ambassade, cela semble inévitable que l’école ferme un jour ou l’autre. A la moindre suspicion d’une seule personne fréquentant l’école, le ministère de la santé arrivera en masse pour sommer élèves et professeurs de rester chez eux, pour deux semaines minimum. Le rêve des élèves, de certains professeurs aussi certainement, mais une mesure finalement assez raisonnable dans ce genre de situation. Il ne sert à rien de prendre des risques. Surtout quand on sait que le gouvernement a acheté 17000 boites de Tamiflu, pour une population de plus de 10 millions d’habitants… Ce qui est bon à savoir, c’est que chaque personne « positive » au virus reçoit gratuitement sont traitement. Qu’on soit pour ou contre le Tamiflu, il faut reconnaitre que le gouvernement est généreux avec ses citoyens… Nous savons maintenant aussi que le test de dépistage est gratuit. En effet, plus de 24h de fièvre pour Lucie, et nous avons déjà été orientés au Centre responsable du dépistage. Accueillis par un médecin et une infirmière masqués, nous avons répondu à toutes les questions avant de soumettre Lucie au test. Les résultats seront connus « dans 4h », nous dit le médecin. On répond super, on attend votre appel dans 4h, et lui de prendre un air gêné « en fait… il y a beaucoup d’échantillons en ce moment, donc ça pourrait prendre plus longtemps… les résultats ne seront pas connus avant demain au plus tôt ». Intéressant ! 4h, c’est ce que recommande le Ministère de la santé, mais la réalité veut que les labos soient déjà surchargés ! Nous demandons si nous sommes en quarantaine en attendant, il répond que non, même si nous sommes en période d’incubation, nous ne sommes pas contagieux. Mmmmh… cela nous fait penser qu’une fois de plus, le gouvernement est plein de bonne volonté mais que la réalité, elle, est toujours africaine.

Tout va bien mais…

Tout va bien mais…
Nous sommes tellement occupés que nous ne prenons plus le temps de l’écrire!!!
Pour ceux qui ne le sauraient pas encore, LA grande nouvelle est que Dimitri a trouvé du travail ! Il a commencé il y a dix jours et est déjà totalement surchargé. On ne compte plus ses heures supplémentaires, à vrai dire il ne s’en rend même plus compte tant il est pris par son travail. La mise en route fut éprouvante, après deux années sabbatiques il n’est pas évident de se trouver à nouveau dans le monde du travail. Il travaille chez Kipharma, une société (pour ne pas dire LA société) qui importe du matériel médical au Rwanda, fournissant pharmacie et hopitaux. Il est responsable des appels d’offre, un travail important et captivant. Il découvre petit à petit que les différences culturelles ne sont pas faciles à gérer dans le travail… et commence à s’affirmer auprès de ses assistants. Il travaille même le samedi matin…
Pour ma part, je suis toujours aussi occupée depuis notre arrivée ici. Un horaire de 25h de cours, c’est beaucoup pour un enseignant. Surtout quand il s’agit de préparer 5 cours différents… je ne compte plus non plus les heures passées à mon bureau à la maison ! Mon horaire étant idéal-le rêve de tout enseignant : cours tous les matins !- je passe les après-midi avec les enfants et les soirées à travailler. Les week end aussi, ce qui ne me laisse plus une minute à moi. Avec ça, je ne vous parle pas des réunions, conseils de classe, rencontre des parents…qui ont toujours lieu de 17 à 19h, les soirs de semaine. Je décompte les heures qui me séparent du début des vacances… enfin ! Mais mon travail me passionne aussi, mes 44 élèves sont géniaux, quoique bruyants parfois, et je suis déjà très attachée à eux. J’ai compté parmi eux une dizaine de nationalités, et vraiment, les différences sont une richesse.
En ce qui concerne les enfants, Adrien adore son école mais cela le fatigue beaucoup. Il n’y va que le matin, mais est tellement pris par les activités proposées qu’il rentre totalement épuisé à midi. Il est en première maternelle et se débrouille très bien. Il revient chaque semaine avec une nouvelle chanson qu’il nous chate aux moments les plus inattendus.
Lucie s’entend toujours aussi bien avec la nounou, Eugénie. Elle se met à marcher, en tenant un doigt dans chaque main… elle avance en riant aux éclats ou en chantant, un petit bonheur ! Adrien est devenu un spécialiste des encouragements: chaque prouesse de sa sœur est gratifiée d’un « Bravo Lucie ! Très bien ! » de son grand frère. Nous sommes babas de nos enfants, même s’ils continuent à nous sortir du lit entre 5h30 et 6h, tous les matins…

lundi 5 octobre 2009

Quelques photos

Adrien et Manu grimpant un arbre

Bête étrange du jardin



Travaux Municipaux, ici pas de machine pour remplacer les hommes

Lucie debout dans son lit
Exposition de tapis dans le jardin

Lucie debout toute seule pour la première fois, il y a un mois maintenant