dimanche 19 octobre 2014

Répertoire



En arrivant dans un nouveau pays, la nouvelle carte sim installée, nous commençons par envoyer un sms à nos familles et amis en Belgique pour donner notre numéro local.
Dans mon téléphone, il y a tout de suite le numéro de mon employeur, le Proviseur ici. Et, cette fois, le numéro d’un taxi, Diatta, qui était venu nous chercher à l’aéroport. Le jour de notre arrivée, nous avons déjà visité l’école, bien sur, et posé plein de questions au Proviseur. Deux jours après, nous contactions Diatta pour qu’il nous emmène au marché de Mbour. Grande découverte de la ville, la mosquée (qui ressemble à un palais en plastique d’après Lucie), le marché, le marché aux poissons, l’arrivée des pêcheurs. Le tout sous un soleil de plomb. Heureusement que Diatta est là pour nous guider dans ce marché immense. En marchandant pour les légumes, une odeur me prend au nez. Je fais deux pas sur le côté et le trouve, ce produit de beauté que j’aime tant : du beurre de karité ! J’en achète deux gros morceaux et suis ravie. Nous achetons aussi un gros paquet de fleurs d’hibiscus pour faire une de nos boissons favorites : le bissap. Et finalement, deux kilos de grosses crevettes et des poissons tout frais. Quel bonheur !

Après deux jours d’école, j’ai déjà une réunion du « pôle scientifique ». Je récolte un numéro de plus : celui du professeur de chimie, K., car nous travaillons les cours de physique et chimie en parallèle. Et sommes associés pour le cours de « Méthodes et Pratiques Scientifiques ». Nous avons donc besoin de pouvoir nous contacter facilement.

Le premier vendredi, je reçois le numéro de ma collègue M. : elle me propose de les rejoindre sur la plage vers 17h pour une partie de Beach Volley. Présence de Dimitri et des enfants obligatoire ! Nous trouvons le lieu de rendez-vous sans problèmes, juste derrière la belle plage d’un hotel haut de gamme. Un filet de volley, un cocotier et le tour est joué : Dimitri rejoins mes collègues pour un grand match pendant que je veille sur les plus jeunes. Adrien retrouve un copain de sa classe et rencontre d’autres enfants de son âge, pas besoin de les avoir à l’œil. Je vais sauter dans les vagues avec Timothée, Lucie et Jalen (4 ans). Les enfants rient aux éclats, creusent une piscine dans le sable, font un château,… les heures passent au bon air, avec un soleil doux de fin de journée, dans une ambiance très décontractée. Magnifique soirée pour clôturer la première semaine d’école !

La semaine suivante, Lucie reçoit son premier carton d’invitation pour un goûter d’anniversaire. Youpie, un numéro de plus ! Je rencontre la maman à la réunion de parents de sa classe, elle me donne le numéro d’une autre maman qui habite tout près. Et un numéro de plus ! Je m’incruste dans la voiture pour le trajet, avec Lucie, car la route est longue (c’est de l’autre côté de Mbour). Comme souvent à l’étranger, les mamans sont bienvenues aussi. Dans la voiture, je me fais une nouvelle copine (marocaine, travaillant dans l’industrie des huiles et farines de poisson). Une fois sur place, je m’en fais toute une série ! Retenons Nicole, une canadienne dont le mari a lancé un projet d’éducation et d’écologie totalement passionnant (nous irons un de ces jours visiter la plantation et les villages du projet, j’en parlerai surement longuement ensuite !). Retenons aussi Julie qui a un fils du même âge que Timothée. J’ai rencontré depuis le début beaucoup de parents d’enfants de deux ans mais tous ont inscrit leur enfant à la crèche. Nous n’avons pas du tout aimé cette crèche en la visitant et ne voulons pas que Timothée y aille. Mais le laisser seul à la maison… bof. Je me suis largement inspirée du Playgroup organisé par mon amie Marie l’an dernier à Kin pour aborder Julie en douceur : « Et ton fils, il est aussi inscrit à la crèche ? » Ah non, elle n’a pas du tout apprécié cette crèche non plus. Je lui présente mon projet de Playgroup et elle y adhère tout de suite ! J’ai pu rencontrer son fils Danny au gouter d’anniversaire et je pense qu’il s’entendra avec Timothée.  Ils ont les mêmes grosses joues à croquer… Nous discutons encore du projet avec enthousiasme depuis et le lançons pour ce mois d’octobre. Peut-être qu’une petite Sarah rejoindra les garçons !

Je rencontre aussi Amira aux abords de l’école. Elle habite la résidence voisine et deux de ses fils sont mes élèves. Elle me donne plein de renseignements et me conseille une nounou qu’elle connait bien, Caroline. Elle commence à travailler chez nous le vendredi 19 septembre.

Et la semaine dernière, c’est en demandant par SMS à M. si elle va au Beach volley de ce vendredi que j’apprends qu’il y a une soirée ce soir là, et que nous sommes invités. Ha, je n’ai pas reçu le mail, c’est un peu gênant. Non répond M., c’est juste une erreur ! J’envoie un SMS à K. (qui organise en fait un anniversaire surprise pour sa fiancée que nous ne connaissons pas encore) pour être sure, et c’est bon, nous sortons ! Caroline ayant tout juste commencé, nous ne lui laissons pas les enfants. Pas encore. En plus, M. emmène ses enfants aussi (l’ami d’Adrien, Maxence et l’ami de Lucie et Timothée, Jalen). Nous fonçons au supermarché Casino, histoire de ne pas arriver les mains vides, et y croisons mon collègue MC. Ouf, nous pouvons aller ensemble chez K (nous n’avions aucune indication sur l’adresse). Nous sommes dans les premiers et aidons à tout : mettre les boissons dans le frigo, bouger des fauteuils sur la terrasse du toit, faire un gateau au chocolat, faire une pizza… De très nombreux collègues se joignent à la fête et c’est, enfin !, l’occasion de les connaitre un peu. Depuis la rentrée, nous nous croisons à peine et n’échangeons que quelques mots. Mes premières impressions se confirment : ils sont tous charmants et passionnants. Et, comme nous le constatons chaque fois : le fait d’être des expatriés et voyageurs créé tout de suite des liens ! Français ou belges, finalement, peu importe.


                Voilà que mon répertoire se remplit à toute vitesse. J’ai l’impression que, d’un voyage à l’autre, d’une expatriation à l’autre, nous gérons plus vite notre réseau social. Il nous avait fallu des mois à Kigali avant d’être invités par ceux qui sont devenus ensuite nos amis, à Kinshasa ça avait déjà été beaucoup plus vite. Ici, en moins d’une semaine, nous sentions déjà que nous faisions « partie de la bande ». Nous sommes même invités au mariage de K et F, à Bamako fin octobre. Le hic : c’est une journée de trajet en minibus. Avec trois enfants ? Nous hésitons encore. Mais ce serait une occasion formidable de découvrir un nouveau pays, une nouvelle ville et de l’intérieur ! En effet, nous serions logés par la famille de F. et vivrions un mariage traditionnel avec eux. Décision, décision…

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