Quand on vit en Belgique, comme n’importe où dans le monde,
on a toutes sortes de préjugés sur « les autres ». Les voisins, les
gens de la ville d’à côté, les profs, les commerçants, les français, les
américains, …
Les grands voyageurs ont tendance à mettre tous ces préjugés
de côtés et se tenir prêts et ouverts pour les rencontres. Cela se fait, pour
certain, naturellement et pour d’autres, il faudra plusieurs voyages et
rencontres pour mettre les préjugés de côté.
En ce qui nous concerne, nous faisons partie de la seconde
catégorie. Avant d’aller en Inde, par exemple, nous avions une image
« sale » du pays et de ses habitants. Après 3 mois sur place, nous
avons radicalement changé nos conceptions et nous sommes rendus compte que c’était
nous, les européens les plus sales (en
ce qui concerne, notamment, l’hygiène des bébés).
Avant de partir au Rwanda ou au Congo, nous n’avions pas de
préjugés particuliers sur les habitants
de ces pays. Nous avons donc pu nous laisser aller aux rencontres, simplement.
Même chose pour les sénégalais : aucun a priori pour nous bloquer.
Cependant, nous avions, comme nombre de nos compatriotes, d’énormes préjugés
sur les français. Et nous sommes arrivés, à Saly, dans une belle petite
communauté de … français. Chahutée en classe dès les premières heures de cours
pour mes « nonante » et « septante », chahutée pour mes
expressions ou mon accent, je me suis très vite énervée sur mes élèves. Ils ont
fini par me laisser tranquille, et moi je me suis mise à parler français de
France. Le préjugé le plus flagrant, qui
circule comme légende populaire dans nos nordiques contrées, est que « le
français n’a pas le sens de la fête, ou du moins, pas autant que nous, les
belges ». Forts de cette croyance populaire bien ancrée mais suite à nos
expériences de voyages et de déconstruction de préjugés, nous avons fraternisé
avec des collègues français et nous sommes laissé entrainer dans leurs soirées,
façon française. Et, incroyable mais vrai : nous avions tout faux !
Qu’on se le dise, amis belges : les français sont capables de guindailles
à notre rythme et dans notre style, et même bien plus ! Depuis que nous
avons quittés les bancs des Facultés, nous n’avons jamais autant festoyé !
Et encore, nous ne suivons pas tout à fait le rythme de nos collègues, nous
sommes tout de même (vieux) parents de 3 enfants…
Quant aux préjugés sur les musulmans, ils sont vite
déconstruits aussi, quand on vit au Sénégal. Les musulmans ne boivent
pas ? Eh bien, la moitié de nos amis musulmans ici ne refusent pas un
verre de bière, l’autre moitié ne boit jamais. Finalement, quand on va diner
chez des musulmans, on ne sait plus si apporter une bouteille de vin leur fera
plaisir ou les vexera. Nous apportons désormais un gâteau pour être certains de
faire plaisir !
Les collègues qui me renseignaient des nounous, au début de l’année, me disaient « Celle-là est bien, elle est chrétienne ». Quand j’essayais qu’ils m’expliquent le sens de cette remarque, ils parlaient de références culturelles en matière d’éducation. Ok, peut-être mais chez nous, c’est Dimitri et moi qui élevons nos enfants. La nounou nous aide et nous remplace en notre absence uniquement, et c’est rare. Si elle peut ouvrir nos enfants à une autre culture, c’est tant mieux ! Après de nombreux entretiens, nous avons finalement engagé la seule nounou musulmane qui nous avait été recommandée. Et nous sommes enchantés ! Le bonus, avec Aminata, c’est qu’elle nous permet de découvrir d’un peu plus près cette religion qui nous semble maintenant emplie de beauté et de douceur – tout le contraire de ce que les médias européens véhiculent comme image. La première fois qu’Ami a fait ses prières à la maison, les trois enfants étaient bouches bée : Ami s’était fait toute belle, et s’était couverte d’un magnifique voile. Elle avait déroulé son tapis de prière et, dans un recueillement communicatif, s’est mise à prier. Nos enfants ont beau être des voyageurs, ils n’avaient jamais vu ça. Finalement, il était temps ! Regarder prier Ami nous permet aussi de démarrer de belles conversations avec nos enfants sur les différentes façons de croire, de prier, de pratiquer la religion. En tant que parents, nous sommes ravis de cette occasion d’entretenir et de faire croître la tolérance innée chez tous les enfants.
Quant au muezzin que nous entendons 5 fois par jour, il a d’abord intrigué les enfants. Nous leur avons expliqué, simplement, qu’il appelait tout le monde à prier. Ravis, les enfants se sont habitués à l’entendre et sont très perturbés les jours où nous ne l’entendons pas (pour cause de panne de courant par exemple). Lucie reste persuadée que, si le muezzin et les musulmans de Saly font bien leurs prières du soir, les cauchemars de tous les enfants du village s’en iront… Finalement, elle trouve que toutes ces personnes qui prient 5 fois par jour sont très généreuses de prier aussi pour tous les autres, et pour ceux qui ne prient que le dimanche ! Timothée, quant à lui, fait d’excellentes imitations passionnées en criant à tue-tête « Allahu akbar » !
Les collègues qui me renseignaient des nounous, au début de l’année, me disaient « Celle-là est bien, elle est chrétienne ». Quand j’essayais qu’ils m’expliquent le sens de cette remarque, ils parlaient de références culturelles en matière d’éducation. Ok, peut-être mais chez nous, c’est Dimitri et moi qui élevons nos enfants. La nounou nous aide et nous remplace en notre absence uniquement, et c’est rare. Si elle peut ouvrir nos enfants à une autre culture, c’est tant mieux ! Après de nombreux entretiens, nous avons finalement engagé la seule nounou musulmane qui nous avait été recommandée. Et nous sommes enchantés ! Le bonus, avec Aminata, c’est qu’elle nous permet de découvrir d’un peu plus près cette religion qui nous semble maintenant emplie de beauté et de douceur – tout le contraire de ce que les médias européens véhiculent comme image. La première fois qu’Ami a fait ses prières à la maison, les trois enfants étaient bouches bée : Ami s’était fait toute belle, et s’était couverte d’un magnifique voile. Elle avait déroulé son tapis de prière et, dans un recueillement communicatif, s’est mise à prier. Nos enfants ont beau être des voyageurs, ils n’avaient jamais vu ça. Finalement, il était temps ! Regarder prier Ami nous permet aussi de démarrer de belles conversations avec nos enfants sur les différentes façons de croire, de prier, de pratiquer la religion. En tant que parents, nous sommes ravis de cette occasion d’entretenir et de faire croître la tolérance innée chez tous les enfants.
Quant au muezzin que nous entendons 5 fois par jour, il a d’abord intrigué les enfants. Nous leur avons expliqué, simplement, qu’il appelait tout le monde à prier. Ravis, les enfants se sont habitués à l’entendre et sont très perturbés les jours où nous ne l’entendons pas (pour cause de panne de courant par exemple). Lucie reste persuadée que, si le muezzin et les musulmans de Saly font bien leurs prières du soir, les cauchemars de tous les enfants du village s’en iront… Finalement, elle trouve que toutes ces personnes qui prient 5 fois par jour sont très généreuses de prier aussi pour tous les autres, et pour ceux qui ne prient que le dimanche ! Timothée, quant à lui, fait d’excellentes imitations passionnées en criant à tue-tête « Allahu akbar » !
Certains préjugés, cependant, nous poursuivent encore. En
effet, jusqu’ici, toutes nos rencontrent les confortent : le sens de
l’hospitalité des marocains, le sens du rythme des africaines, le sens de
l’autodérision des belges, …
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire