Lors de nos expatriations en Afrique, notre
mode de vie change du tout au tout. Normal pour de nombreux aspects. Etonnant
en revanche de nous sentir à nouveau si jeunes.
Les liens que nous créons avec nos collègues
sont exceptionnels. Ils deviennent nos amis et, aucun d'entre nous n'ayant de
la famille proche géographiquement, nous devenons des substituts de famille les
uns pour les autres. Nous passons du temps ensemble. Pas seulement au travail
ou en soirée, mais aussi en sport, journées plages, sorties ou excursions.
Toutes ces occasions nous permettent de créer des liens solides et vivre des
aventures ensemble ! Nos enfants se choisissent très vites des oncles et
tantes dans la bande. Ils s'entendent avec tous nos amis mais plus spécialement
encore avec certains d'entre eux. Nous avons la chance d'avoir des amis qui
aiment les enfants et acceptent ce rôle qu'ils leur donnent. Ils discutent
ensemble, jouent ensemble, prennent le temps pour eux... Quand nous sommes tous
ensemble sur la plage, il m'arrive encore de paniquer : Adrien ? Ah,
il joue au foot avec Aliou. Timothée ? Il saute dans les vagues avec
Vanessa. Lucie ? Elle materne Tidiane (2 ans). Nos enfants, ceux des
autres : tous jouent ensemble, se bagarrent parfois, prennent soin les uns
des autres, comme une bande de cousins !
Les soirées sont de tous les styles. Très
souvent un petit verre à la maison, en musique ou en chansons. Souvent aussi
une soirée karaoké (nous avons testé la résistance au bruit des voisins de
chacun... sans succès). Soirées en discothèque ou dans un bar où on peut
danser, plus rares mais pleines d'ambiance. Soirées « apéro plage »
ou « feu sur la plage » où, en fin de nuit, on teste la température
de l'eau (tellement chaude en ce moment!). Soirée concert à Dakar :
Stromae suivi de bars et discothèques de la capitale. Et, comme des
adolescents, nous revenons aux petites heures, parfois même à l'appel de la
prière du matin, sur la pointe des pieds pour ne pas réveiller les enfants. Les retours de soirées se font à pieds, à
trois sur une moto ou à 6 dans un taxi (dormant les uns sur les autres).
Comme toute famille unie, nous passons aussi
des week ends ensemble ! Cette année, nous avons eu la chance de passer le
long week end de Pâques tous ensemble à Palmarin, dans le Sine Saloum. Départ
un samedi matin de devant l’école, en bus « Alhamdoulila » local et
réservé pour le groupe. Bus plein à craquer : nous 15 et nos maigres
bagages plus une quantité incroyable de nourriture et boissons en tout genre.
Arrêt sur la route pour faire le plein de liqueur de Warang, arrêt aussi car le
bus s’est ensablé, arrêt pour acheter encore des cacahuètes et fruits frais,
nous avons pris plus de trois heures de route pour arriver ! Eco-lodge
rudimentaire, les cases en terre sont basiques mais pratiques ! Nous nous
sentons seuls au bout du monde, dans ce paysage déformé par le vent incessant.
Excellent week end où chacun trouve sa place, son espace, tout en participant à
la vie « communautaire ». Encore un grand sentiment d’appartenir ici
à une famille unie !
Finalement, ces familles créées lors de nos
expatriations ne remplaceront jamais nos familles de sang mais… quel bonheur de
les avoir ! Et quel déchirement de se séparer en fin d’année… Nous voilà
maintenant tous éparpillés entre France, Belgique et Sénégal…
Cet article vous est dédié, nos familles d’ailleurs.
Les mots sont bien peu de choses pour exprimer ce que nous avons ressenti tous
ces mois, ce que nous ressentons maintenant en vous quittant.
Oncles et Tantes d’Adrien, Lucie et Timothée et
nos amis, vous êtes les bienvenus chez nous en Belgique ! Babs, Amadou,
Zav, Vaness’, Aurélie, Aliou, Titi, Sophie, Amandine, Maël, Kwamé, Mich, …