Pour les non curieux qui n’ont jamais cliqué sur le lien à gauche sur cette page, voici quelques mots à propos de cette fantastique organisation.
Nos lecteurs attentifs le savent, nous rencontrons des Couchsurfeurs partout dans le monde. Nos amis et proches le savent, nous sommes des idéalistes. Certains d’entre-vous savent que nous aimons faire du volontariat, en avons fait lors de notre voyage en Amérique du Sud il y a deux ans, et en avons fait en Inde en octobre. Tous, vous réalisez que travailler comme volontaire alors que nous voyageons avec notre fils est bien difficile. Les endroits nécessitant des volontaires refusent que nous venions avec Adrien. Nous sommes déçus, mais comprenons très bien. Après Sadhana Forest, nous avons continué notre voyage, un peu déçus de ne pouvoir nous rendre utiles quelque part.
Et puis il y a eu Jakarta. Cette semaine chez Nancy, une Ambassadrice de Couchsurfing a changé le cours tranquille de notre voyage. Nous avons appris que nous pouvions devenir volontaires pour Couchsurfing, en tant que Nomadic Ambassadors, ainsi que pour l’organisation « We need trees » dont je parlerai la prochaine fois.
Couchsurfing, c’est d’abord un site Internet sur lequel 500000 personnes sont inscrites. Ces personnes forment une grande communauté de par le monde. Cette communauté est faite de voyageurs et de sédentaires qui aiment et comprennent les voyageurs. Le principe est simple : vous vous inscrivez, écrivez quelques mots à propos de vous, votre vie, vos idéaux, votre philosophie… vous pouvez écrire ce qui vous passe par la tête ou entrer dans un délire philosophique, tout est bon. Vous inscrivez sur votre profile si vous avez de la place pour accueillir quelqu’un chez vous et si oui, combien de personnes, combien de temps,… et vous donnez une brève description de votre chambre d’ami ou du canapé ainsi que de votre quartier ou votre ville. Si vous n’avez pas de place pour accueillir quelqu’un, vous pouvez proposer de prendre un café avec les voyageurs qui passent près de chez vous. Vous écrivez alors sur votre profile si vous avez un peu de temps pour leur faire visiter votre ville, leur parler de votre pays, de votre région… Vous êtes donc un hôte et, sans quitter votre travail, votre pays et vos amis, vous voyagez grâce aux voyageurs que vous rencontrez. Vous pouvez demander que chacun de vos invites vous amène une spécialité de son pays, ou cuisine un plat typique de sa région. Vous apprenez des choses étonnantes sur le monde et etes ambassadeurs de votre pays, en le présentant au mieux.
Si vous n’avez pas de « chez vous » et que vous voyagez, comme c’est notre cas, alors vous etes dans la catégorie des invités. Vous faites une recherche de Couchsurfeurs dans la ville dans laquelle vous comptez vous rendre prochainement, vous lisez quelques profiles et écrivez à la personne qui a le plus en commun avec vous, celle avec qui vous pensez pouvoir vous entendre le mieux. Vous lui parlez un peu de vous, dites pourquoi vous aimeriez la rencontrer et dites quand vous arrivez. Cette personne est libre de vous accueillir ou non, en fonction de sa vie et de l’impression que vous lui faites.
Couchsurfing n’est pas seulement un moyen de loger gratuitement quand on voyage. C’est un mode de voyage en soi. Je peux vous écrire une dissertation sur le thème « Couchsurfing contribue à rendre le monde meilleur » et vous comprendrez pourquoi nous avons décidé de travailler comme volontaires pour cette communauté extraordinaire.
Vous aurez compris que couchsurfing connecte des gens de cultures et religions différentes. C’est l’histoire de 2 russes, un croate, un mexicain, un iranien et deux belges qui dînent en papotant dans une cuisine indonesienne… C’est aussi l’histoire de deux allemands, une coréenne et une malaise qui goûtent un waterzooï cuisiné par des belges à Kuala Lumpur…C’est l’histoire de trois américains qui savourent un pave de Bruxelles en Inde…L’histoire d’une gantoise, deux bruxellois et un parisien qui mangent thaïlandais à Melbourne…C’est l’histoire d’une américaine qui ouvre sa porte à notre chère Nita à Phnom Penn… Les conversations et les échangent sont toujours captivants, chacun parlant de sa culture, ses coutumes et sa religion simplement, chacun écoutant et posant des questions pour en apprendre plus encore. Et c’est en entrant dans le quotidien des habitants de ce monde que nous pouvons œuvrer pour la paix. Pas seulement parce que nous apprenons à les connaître et respecter leurs différences, mais parce qu’ils apprennent à nous connaître aussi et que nous leur ouvrirons notre porte un jour, à eux ou à d’autres et que si chacun ouvrait sa porte un jour à un voyageur du monde, tout le monde pourrait voyager plus facilement, se sentant accueillit partout, et les sentiments des peuples les uns pour les autres seraient probablement améliorés.
Ce mode de voyage donne des anecdotes amusantes : réveillés a l’aube par Anton, moscovite à la longue barbe, nous nous dirigions avec Igor, de Saint-Pétersbourg, vers le quartier des ambassades de Jakarta. Saison des pluies : nous nous retrouvons vite sous une averse tropicale. Tous les indonésiens se sont abrités en quelques secondes…mais nos amis russes n’ont que faire de la pluie : l’heure, c’est l’heure, et pas question d’attendre que cela passe. Ils marchent tous les deux comme des militaires, sous la pluie, trempés jusqu’aux os et nous les suivons en courant, tentant de nous abriter le plus possible. De retour chez Nancy, nous lui disons « Ils sont fous ces russes, ils marchent sous la pluie ! » et Nancy de répondre : « Pour les russes, c’est vous les fous : vous faites le tour du monde avec un bébé ! » Euh…oui, tout est une question de point de vue.
Notre travail d’Ambassadeurs Nomades consiste à parler de Couchsurfing autour de nous. Nous devons aussi prendre contact avec les Ambassadeurs des villes où nous nous rendons et les aider dans leurs taches, organiser avec eux une rencontre des membres des environs, accueillir les nouveaux membres…
Mais faire du couchsurfing au lieu d’aller à l’hôtel a plus d’implication encore. Nous entrons dans le quotidien des gens et partageons tout : leur table, leur salle de bain, leur crasse ou leur propreté, leur mode de vie, leurs impressions sur le monde, leurs idées… Nous apprenons à les connaître, en partant d’un a priori très positif donné par leur profile. Nous créons ainsi des liens avec des jeunes et des familles partout sur cette terre. Quand nous quittons nos hôtes, nous gardons toujours leurs coordonnées grâce au site et avec cela, nous nous donnons régulièrement des nouvelles. Nous ne sommes jamais seul et avons toujours quelqu’un pour nous accueillir dans chaque pays. Mais un voyage plus humain, dans lequel nous impliquons plus de sentiment, c’est aussi un risque. Nous vivons actuellement notre première expérience douloureuse de Couchsurfing. Nous avons été accueillis par David et Lisa à Sydney mi-mars et avons passé 4 jours merveilleux avec eux. Jeunes mariés heureux et pleins de projets, grands voyageurs et peut-être bientôt parents… Nous avons reçu aujourd’hui un mail de Lisa nous annonçant le décès de son époux David. Nous sommes bouleversés. C’est la vie, me direz-vous et des drames, il y en a partout. Et si nous avions ete à l’hôtel, nous n’aurions pas eu la joie de connaître David et Lisa, mais nous n’aurions eue la douleur causée par son départ vers un autre monde…
Couchsurfing, c’est avoir des amis partout.
4 commentaires:
Wow, très triste, pour Lisa. J'en ai les larmes aux yeux. Je ne la connais pas, mais mes pensées vont pour elle...
Pour le couchsurfing, magnifique résumé (c'est typique d'Ariane), très bonne description! Comme d'habitude, mais c'est un plaisir de vous lire, même quand le sujet est plus douloureux.
Plein de bisous, et prenez bien soin de vous!
Quelle belle philosophie de vie! je vous félicite.
Bonne continuation,
Mam
belle explication, triste nouvelle pour vous...mille bisous
man dim
Enregistrer un commentaire