Tout individu rentrant d’un séjour à l’étranger relatera ce qui lui a paru
« étrange »- justement. Ou bizarre, différent, inhabituel,… Sans
vouloir jouer les blasés, les récits de voyages deviennent de plus en plus
difficiles pour nous. Que raconter ? Comment est Kinshasa ? Rien
d’inhabituel pour nous, par rapport à ce que nous avons vu dans d’autres pays.
Quelle est la raison d’être de ces articles, dès lors ? Nous pousser à
faire des efforts et piocher dans notre quotidien des anecdotes, des moments différents
de ceux que nous pourrions vivre en Belgique.
Première journée, par exemple : découverte du supermarché le plus proche, le Shoprite (sud africain). Nous sommes incroyablement déçus d’y trouver… de tout. Même des fraises, des myrtilles ou des pommes. De la viande préemballée. Tout comme chez nous, nous sommes choqués ! A la recherche de dépaysement culinaire aussi qu’allons-nous devenir ici ? Seuls les prix sont exotiques : le café par exemple dépasse les 15 US dollars par 500 gr ! Nous faisons donc des courses sommaires, à la recherche de produits locaux et par chance, nous en trouvons. L’après-midi, Marianne, la directrice de l’école primaire nous emmène pour une visite de la ville. La seule chose qui choque les enfants, c’est que les piétons traversent n’importe comment et se mettent vraiment en danger. L’absence de code de la route les choque aussi. Ce qui ne les tracasse pas, en revanche, c’est de nous faire arrêter par la police pour avoir soi-disant brulé le feu rouge. Et de passer près de 20 minutes à parlementer avec l’agent pour s’en sortir sans matabish (càd backchich). Marianne en est à sa troisième arrestation en une semaine, les policiers de la route sont tellement contents de retrouver une expatriée ! Celui-ci avait besoin d’un plein d’essence pour sa moto. Il attendait près de la pompe, a arrêté la première voiture de blancs et fait une démonstration de force pour tenter de nous impressionner. Mais Marianne, en habituée, a d’abord fermé les fenêtres de la voiture, refusé de montrer ses papiers et appelé à la rescousse son compagnon congolais, Corneille, ainsi qu’un des employés de l’école qui connait personnellement le chef de la police. Nous avons laissé palabrer tout ce petit monde en attendant un signal clair de la police nous signifiant que nous pouvions partir. Ouf ! Nous avons pu alors découvrir la grande concession belge, Utexafrica et voir pour la première fois le fleuve Congo.
Le lundi, ce qui a perturbé les enfants, c’est qu’une de nos voisine, Amélie, a appelé « papa » un des employé du zoo. Adrien, totalement abasourdi : « Ce monsieur est ton papa ? » Non non, ici c’est une marque de respect pour une personne plus âgée. Nous avons des « papas » et des « mamans » partout… Le guide du zoo, Papa Arthur, nous a plongés plus encore dans les expressions congolaises. Je passe sur la visite du zoo… Des animaux maltraités, délabrement général,… une honte. Nous qui avons horreur de ce genre d’endroit, nous sommes allés au zoo pour saisir l’occasion de faire connaissance de nos voisins, Amélie et J-C et, je l’avoue, pour le dépaysement culturel. C’est le guide, Papa Arthur, qui valait le déplacement !
Le mardi, c’est la pluie et l’orage du matin qui nous ont
perturbés… en pleine saison sèche ! Le soir nous avons rencontré les
nouveaux profs de l’école belge au restaurant de la concession Utex. Nous
étions invités par le président du CA et cela nous a permis de faire
connaissance dans une ambiance très détendue.
Le mercredi, Adrien et moi avons accompagné Amélie et J-C au
marché. Une partie des « anciens » nous avait dit que c’était
beaucoup trop dangereux comme endroit, mais d’autres y vont toutes les
semaines… Nous sommes donc allés voir par nous-même et avons constaté que c’est
juste un marché comme tant d’autres, plein de « mamans » congolaises qui
vendent de très bons produits locaux. Nous sommes revenus chargés de mangues et
d’avocats, de bananes plantains et de
petites bananes, de gros sac de riz et de gros haricots,… Mmmmh, de quoi nous
régaler toute la semaine !
Et jeudi, ce qui nous a vraiment marqué, c’est que nous
avons réussi à avoir une connexion à internet ! Nous sommes allés au
bureau de Vodacom tous les jours depuis lundi et, finalement, cela fonctionne.
Victoire !
En fin de journée, tous les jours, les enfants de la
concession se retrouvent au terrain de jeux accompagnés par leurs nounous.
C’est un grand moment de jeux et de détente pour nos trois enfants et pour
leurs amis malgaches, français et libanais. Timothée est le plus jeune et
Adrien le plus grand ; tous parlent français. Les nounous s’amusent
beaucoup de voir les enfants jouer ensemble et en profitent pour papoter.
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