vendredi 6 septembre 2013

Petites et grandes aventures, petites et grosses frayeurs.




Sans aventures, nous ne serions pas des aventuriers. Cependant, si nous pouvions les choisir et éviter les frayeurs qui les accompagnent parfois, cela serait bien agréable.

Ce mardi midi, nos chères voisines motorisées ne rentraient pas à la concession. Malgré les vives protestations d’Adrien et Lucie, fatigués par leur très longue matinée d’école,  nous avons pris la route à pieds.

Un petit mot sur le chemin : notre concession se trouve dans la même avenue que l’école, à « 15 minutes à pieds » parait-il. Mais les congolais ont une curieuse façon de faire les travaux. Au moment de casser et creuser, tous sont motivés et travaillent efficacement. Mais au moment de reconstruire, améliorer, réparer, euh… plus personne. Autre chose étonnante : la gestion de la circulation dans la ville. Les pelleteuses ont creusé partout, presque en même temps, et de nombreuses rues sont coupées, tout simplement. Entre notre concession et l’école belge, les tranchés (remplies d’eau sale) sont partout et l’école n’est accessible que si on passe par le lycée français. Si ce dernier est fermé, il reste l’option de la mince poutre en métal au-dessus de la tranchée profonde… Totalement impossible avec les enfants.


Mais revenons à mardi : l’école française étant ouverte et, grâce à notre couleur de peau, nous avons pu traverser la parcelle sans qu’on nous pose la moindre question. Mais le chemin, avec deux enfants fatigués et trois lourds cartables était tout de même une aventure en soi. Le matin nous avions eu la deuxième pluie de la saison, une douche tropicale de plusieurs heures. Le chemin était donc boueux, plein de grosses flaques barrant la route, de trous (égouts ?), de tas de terres immenses (suite aux tranchées), et bien sûr de véhicules cabossés roulant à vive allure sans considérations de sécurité.  Les trottoirs ? Pas vu ! Grosse frayeur en traversant la Gombé juste devant la concession : maintenant les poutres qui servent de pont bougent, et l’espace d’une seconde, j’ai cru qu’Adrien allait tomber. Petite aventure pour nous trois, sans dommages (si ce n’est des sandales couvertes de boues, Oh grand malheur pour Lucie !). Fiers de notre expédition, nous sommes arrivés à bon port après seulement 30 minutes de marche !
Le retour suivant par la même route a eu lieu pour moi mercredi vers 19h, la nuit tombée, après un conseil de classe. J’étais avec deux collègues et, cette fois, l’école française étant fermée, nous avons dû traverser les trous. Le pont n’était plus là, nous avons donc dû prendre notre courage à deux mains, jouer les acrobates, compter sur l’aide de « papas » passant par là pour nous en sortir, nous faire presque porter par un passant,... mais quelle angoisse !

Le mardi après le retour avec les enfants, il a bien fallu admettre qu’Adrien avait mauvaise mine. Grande sieste, courses, nouvelle grande sieste… à 19h en se réveillant il avait 39°C de fièvre. Je prends l’ascenseur pour aller chez Cynthia et Christophe, tous deux de l’école belge (et adorables voisins !) demander le numéro du médecin conseillé par l’école. Il est en vacances. Après avoir appelé la directrice pour demander conseil, ils ont appelé un taxi pour qu’il nous emmène, Adrien et moi, au servie « SOS médecins de nuit ». Arrivés après 20h et bien accueillis par le Dr, je me sentais déjà rassurée d’être entre de bonnes mains. J’avoue que tout mon stress et mon angoisse ont dû retomber, obligatoirement et brutalement, face à la nonchalance des infirmières. Adorables, gentilles avec Adrien, et tellement, tellement RELAX qu’on est bien obligés d’emboiter le pas et de se dé-ten-dre. Après une foule d’examens très approfondis, le médecin me parle de taux de bactéries trop élevé dans le sang, d’acclimatation aux « bactéries locales ». Pas de quoi s’alarmer donc mais il était raisonnable de passer la soirée complète à soigner notre grand bonhomme. Il avait été mis sous Baxter et se sentait déjà vraiment mieux après une heure sur place, cela faisait du bien de le voir revivre ! Grosse grosse frayeur (surtout pour moi en fait) mais aussi, et surtout, l’occasion de découvrir notre famille d’accueil ici à Kinshasa. Cynthia et Christophe, Maria la propriétaire et aussi Amélie et JC, qui sont venus nous rechercher à 23h30 à la clinique pour nous emmener à la pharmacie avant de rentrer dormir. Tous présents, réconfortants, aidants,… Quel bonheur de se sentir si bien entourés en territoire étranger !

Des aventures qui terminent bien et nous permettent de découvrir d’autres aspects de Kinshasa.

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