jeudi 5 mars 2015

Saint Louis


Jour un (mardi) 

Vu par Adrien : « La route était longue et fatigante. Sur le côté, on a vu des vautours manger un âne mort. Arrivés à Saint Louis, on a traversé le village des pêcheurs sur la Langue de Barbarie pour rejoindre notre Auberge. »

Arrivée des pêcheurs
 Vu par Lucie : « On est arrivés ? On est à Sait Louis maintenant ? Et maintenant ? On arrive bientôt ?  (Plus tard) Ooooooh maman ! Touche, la couverture qu’ils ont mise sur mon lit est trooooooop douce ! »
Vu par Timothée: « Ouééééééééé ! On est arrivés au voyage ! C’est ça le voyage ? (en montrant l’Auberge).»

Vu par Dimitri : « Ouf, arrivés ! J’ai bien cru que la voiture ne tiendrait pas jusqu’au bout ! En tout cas, c’est la dernière fois qu’on roule dans une vieille carcasse comme celle-là ! Bon, je cherche un garagiste. »

Vu par Ariane : « Trop heureuse de découvrir enfin un peu plus notre pays d’accueil. Ça fait du  bien d’être « Routards » à nouveau ! Avide de rencontres et d’aventures, nous voilà déjà bien rassasiés ce premier jour ! Heureusement que nous avons renoncé à faire le grand détour par Touba. La voiture n’aurait pas tenu.  Bon, après une route aussi éprouvante, ça aurait été agréable d’arriver dans un endroit, comment dire, plus… accueillant. Peu importe. Il y a un lit pour chacun (à 5 dans une chambre, c’est un peu serré mais tellement convivial !) et des sanitaires correctes. Et on est sur la plage, dans un endroit plutôt calme ! Pour ce premier jour, après près de 5h de route dans la chaleur et subissant les bruits assourdissants (et anormaux) de la voiture, du repos s’impose ! Un goûter cacahuètes dans la chambre et nous voilà repartis.
La plage est couverte de déchets, j’oblige tout le monde à remettre ses sandales. Pas envie de devoir recoudre le pied d’un enfant qui aurait marché sur une boite de conserve rouillée ! Quel vent ! Les vagues sont magnifiques. De ce côté, la mer semble plus sauvage que sur la petite côte. Quelle joie de nous promener ensemble ! Les enfants se font toujours rattraper par les vagues, même s’ils courent vite et font attention à ne pas se mouiller. Trempés, tous les trois ! On aurait dû les mettre en maillot. »

Finalement, la promenade nous mena sur ce qui semblait être un autre « bout du monde » : l’hydrobase de la Langue de Barbarie. Balayée par les vents,  isolée du reste du monde, cette région autrefois un peu touristique semble oubliée. Nous y rencontrons Ibrahim, qui possède là un petit lopin de terre qu’il appelle « campement ». On peut y planter sa tente et commander un repas qu’il se fera un plaisir de cuisiner. En attendant les trop rares touristes, il tue le temps en sculptant des cornes de zébus. Nous apprenons sa techniques, admirons ses outils et lui achetons des bracelets. Ibrahim nous remercie du temps que nous lui avons accordé, il se sent si seul !


 Nous dinons à l’Auberge avant de nous coucher, épuisés par cette première journée de voyage. La nuit est mauvaise : malgré le peu d’occupation de l’auberge, les portes claquent, les voix s’entendent de partout, la mosquée de quartier est trop proche, les chiens aboient, …

Jour 2 (mercredi)

Vu par Adrien : « Et t’as vu ? On va gagner la course contre l’autre calèche ! » ; « Maman, j’ai envie de jouer au foot »
Vu par Lucie : « Oh, il est joli notre cheval ! » ; « On peut manger des Biskrem ? »
Vu par Timothée : « Zzzzzzzz » et « Mon ami m’a donné ça !!! »
Vu par Dimitri : « Cool ! Quelle jolie ville intéressante! »
Vu par Ariane : « Non, on ne prend pas n’importe quelle calèche. On va à l’office du tourisme pour avoir, en plus, un guide officiel. J’ai plein de questions à poser ! Tant pis s’il faut attendre plus longtemps, on donnera des galettes aux enfants, ça les aidera à patienter. »

La visite de Saint Louis en calèche a finalement commencé vers 11h30 avec une guide passionnante ! Elle a survécu à l’assaut de questions d’Ariane et trouvé des anecdotes pour intéresser les enfants aussi. L’atmosphère de la ville nous conquiert, nous sommes sous le charme de ces vieilles maisons coloniales. Bon nombre d’entre-elles sont, malheureusement, à l’abandon mais certaines bien restaurées sont superbes !
 Après avoir visité l’île de Saint Louis, notre calèche nous emmène dans le quartier des pêcheurs où notre guide nous renseigne sur quelques coutumes locales et sur l’histoire du quartier. Ce quartier est grouillant, plein d’ambiance, d’enfants qui courent partout, de chèvres et de moutons, de mamans qui font la cuisine ou mettent sécher le linge, d’hommes qui portent de lourdes caisses de poissons tandis que d’autres se réunissent dans la case à palabre du quartier,… Nous observons cette animation, heureux de passer inaperçus, tandis que Timothée ronfle sur mes genoux.



Pour nous restaurer après cette excellente visite, nous découvrons un restaurant de cuisine sénégalaise très prisé par les expatriés et locaux et renseigné par la cousine de Dimitri. Ambiance conviviale aussi, les habitués se saluent d’un bout à l’autre de la salle avant  de commander un plat du jour copieux  (paëlla façon Galaxie !) ou un grand classique sénégalais (yassa poulet). Les enfants piquent du nez dans leurs assiettes… mais pas le temps de faire de sieste ! Adrien nous trouve un taxi et négocie un bon prix et nous rentrons, tôt, pour régler nos problèmes de voiture.
Arrivés devant l’auberge, Timothée s’en va avec le gardien. « Nous allons à la boutique » me dit-il. Mes habitudes de mère raisonnable de 2015 me crient : « On ne laisse pas son fils de 2 ans partir avec un parfait inconnu ! » mais mon instinct de voyageuse au Sénégal me dit « Begué ! » Et, 15 minutes plus tard, Timothée revient, tenant toujours son nouvel ami par une main pendant que, dans l’autre main, il tient un paquet de biscuits qu’il vient de recevoir. Je ne saurais dire lequel affichait le plus grand sourire. Tout va bien !
Pendant que Dimitri s’entretient avec un garagiste, je pars avec Adrien et Lucie à la recherche d’une « partie de foot » qu’on trouverait au hasard des rues. Adrien a tellement envie de jouer qu’il est prêt à marcher jusqu’au quartier des pêcheurs s’il le faut ! Pas nécessaire cependant : dans chaque ruelle du quartier de notre auberge, il y a des enfants qui jouent. Soit dans le sable, avec leurs pirogues artisanales, soit au foot. Gagné ! En 2h de promenade et au hasard de nos rencontres, Adrien aura joué des matchs avec trois groupes d’enfants différents pendant que Lucie et moi nous faisions inviter à un baptême (alors que nous cherchions juste à acheter des Biskrem). Fier d’être associé par ses nouveaux copains à Eden Hazard (dont l’un d’entre eux porte fièrement le maillot !) et Marouane Fellaini, Adrien se donne à fond ! La dernière partie a lieu sur la plage, avec des garçons plus grands auxquels nous avons acheté un nouveau ballon de foot. La partie se termine par… des exercices de mathématiques dans le sable ! Je les retrouve assis, parlant multiplication et calcul littéral… avant d’écouter les anecdotes de ces élèves de CM2 (5è primaire). Quand ils ne connaissent pas leur leçon, ils se font frapper par le maître, même s’ils crient « Pardon je ne le ferai plus! » Je les encourage à travailler sérieusement pour se préparer aux nouveaux défis qu’ils rencontreront au collège l’an prochain.




Entre temps, le garagiste a détecté la panne (boite de vitesse, c’est bien ce que nous pensions) et a emmené la voiture à son garage. Nous nous posons bien au calme une petite heure avant de manger, toujours au petit restaurant de l’auberge.

                                                                                         A suivre...

1 commentaire:

Mam Ariri a dit…

Toujours un régal de vous lire et de voir les photos. Attendons la suite!!! Gros bisous à tous les cinq.