Après une semaine complète de repos et quelques romans terminés pour chacun, nous avons quitté notre havre de paix pour retrouver l’animation de Stone Town. Nous tournons un bon moment dans les ruelles de la ville avant de trouver notre hôtel. Un nouveau voyage dans le temps : un charme ancien se dégage de la décoration et le personnel, des hommes d’un âge avancé aux manières raffinées, complète parfaitement cette ambiance. Grande joie pour les enfants : la chambre contient une télévision avec la chaine TV5 Monde ! Et - hasard ou coïncidence ?- au moment où ils l’allument, nous tombons sur Question Pour un Champion. Minute de silence dans la chambre et hommage à Grand Maman. Les enfants regardent toute l’émission sans un mot, en se souvenant des moments complices passés avec leur Grand-mère. Une heure de TV pour la durée de notre séjour, c’est déjà bien : il y a tant à faire ici ! Nous déambulons au hasard des rues, nous perdant avec délice dans ce labyrinthe où nous passons d’immeubles en ruine à hôtels de luxe en quelques pas. Les boutiques de souvenirs sont trop nombreuses, les souvenirs tous les mêmes. Nous terminons notre promenade face à la mer, dans un grand marché de nourriture : shawarmas, fruits de mer, brochettes,… les stands sont innombrables ! Nous dégustons avec délice du jus de sucre de canne. Quel régal ! Cela nous change du traditionnel poulet-frites trop souvent mangé depuis le début de ce voyage.
Le deuxième jour à Stone Town, le mardi 29 décembre, nous
souhaitions retourner voir les tortues sur Prison Island. Il y a 10 ans, nous
avions adoré cette visite et observé des tortues immenses, très très âgées et
bien soignées. Nous nous rendons sur la plage d’où partent les petits bateaux
et sommes effarés par le monde : des centaines de touristes sont en train
de remplir des dizaines d’embarcations. Nous ne nous décourageons pas et
prenons la mer pour nous diriger vers l’île. Sur place, nous sommes consternés :
les centaines de touristes se promènent n’importe où, il n’y a plus de sentier
balisés ni de responsables pour la surveillance. Résultats, les tortues sont
encerclées de touristes hystériques, certains s’asseyent sur leur dos
( !!!), d’autres les bousculent… nous sommes horrifiés par ce
spectacle ! Pas de nourriture à disposition des animaux, pas d’eau non
plus. Des barrières cassées, des arbres déracinés : cet endroit semble
dévasté. Notre « capitaine de
bateau » nous explique qu’autrefois, le gouvernement gérait l’île et le
parc naturel, s’occupant à merveille de ces tortues séculaires. Il y a trois
ans, le gouvernement a vendu l’île à une entreprise privée qui l’exploite comme
elle le veut. Elle fait donc payer l’entrée aux touristes mais ne prend plus
soin des tortues ! Nous avons le cœur brisé : certains de ces animaux
ont 200 ans ! Imaginez les époques traversées, les personnes rencontrées,
les crises, guerres, changements de climat,… Ce sont des témoins du passé, que
nous devons laisser à nos descendants ! Nos enfants sont choqués par le
manque de soin reçu par ces animaux, et surtout par l’attitude des touristes.
Les grands groupes de russes bruyants boivent des bières (Il est 10h et le
soleil tape déjà fort), et abandonnent leurs vidanges n’importe où. Promis,
nous ferons un rapport aux ong concernés par les animaux !
C’est quand les enfants réalisent que la tortue qu’ils observent est née bien
avant l’arrière-grand-mère de leur arrière-grand-mère Grany qu’ils mesurent
l’extraordinaire durée de vie de cet animal majestueux.
En rentrant de Prison Island, nous nous arrêtons dans un petit restaurant, comme la veille à midi. Nous découvrons une carte bien remplie et passons du temps à faire notre choix parmi les plats proposés ! Quand la serveuse arrive enfin, elle nous dit que non, il n’y en a pas (aucun des plats choisis). Nous suggérons d’autres plats, encore et encore… et finalement demandons ce qu’elle a ! Réponse, vous vous en doutez : du poulet et des frites ! Youpie…
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire