Qui dans l’assemblée des lecteurs, a déjà dû gérer deux déménagements sur deux
mois ? Qui ? Ah oui, quelques uns, c’est vrai. Ils pourront donc
témoigner et me soutenir quand j’écrirai : « Quel
stress ! »
Phase un : quitter Kinshasa. Cela veut dire vendre tout ce qui ne rentrera pas dans les valises, y compris deux malles. Tenter de tout faire rentrer dans neufs valises de 23kg, mission impossible. Trouver des amis qui nous « donnent des kilos », quelle aide précieuse ! S’en sortir finalement avec 14 valises plus 5 bagages à main. Le tout pesé à 0.1kg près. En cours de route, donner la moitié des vêtements de chacun, les jouets trop volumineux, abandonner quelques classeurs plein de notes de cours… Le tout, avec le stress normal de la fin de l’année scolaire, les examens à corriger en moins de temps qu’il ne faut pour l’écrire, les réunions, conseils de classe, bulletins de nos enfants aussi. Et aussi en prenant un peu de temps pour dire au revoir ! Tenter d’apaiser le drame que vit Lucie en disant adieu à ses amies, sa classe et sa maitresse. Tenter de consoler l’immense chagrin d’Adrien qui répète en boucle « J’aimais bien ma classe ! J’aimais bien Madame Marie-Paule » avec de grosses larmes qui roulent sur ses joues. Le tout en surmontant nos propres angoisses et notre tristesse aussi de quitter nos nouveaux amis et notre concession. Et surtout, en ne prenant plus le temps de dormir ou manger, ou presque.
Phase deux : retour en Belgique. Hourra !!! Nos familles nous accueillent ! Suivies dans les premiers jours par nos amis, que de joies ! Le lendemain de notre arrivée, nous dévalisons le Colruyt, nous sentant mieux encore qu’à Disneyland. Les enfants courent partout en hurlant, je me fais dévisager en m’extasiant sur les salades, Adrien choisit des glaces Star Wars, Lucie opte pour les céréales Hello Kitty, Dimitri ne sait plus où donner de la tête…
Nous passons tant de temps à profiter de nos nombreux visiteurs que nos valises ne sont vidées qu’après un mois sur place. Nous avons mille projets, envie de passer chaque seconde dans notre maison mais aussi envie de courir partout dans le pays. Besoin de nous reposer, mais envie de profiter à fond de nos familles et amis qui nous ont tant manqué. Que de frustrations !!!! Impossible de voir tout le monde, de faire tout ce que nous voulons ! Nous enfilons pourtant les énormes journées et les très courtes nuits. En se réveillant chaque matin, les enfants demandent « Et aujourd’hui, on va où ? » Quand la réponse est « On reste ici », ils enchainent avec « Qui va venir nous voir ?». Et à nouveau : le tout en préparant des valises, encore, en faisant des démarches pour obtenir un visa, encore, en préparant le matériel scolaire des enfants, encore, en devant choisir des jouets pour l’année et dire au-revoir aux autres, encore, en devant dire des au-revoir, encore…
Phase trois : le départ. Il arrive finalement comme un soulagement : tout est prêt pour partir. Nous avons obtenu nos visas, trouvé des billets d’avion à très bon prix, trouvé un logement sur place, acheté les manuels scolaire des enfants, réservé d’avance un taxi pour notre arrivée (il faut pouvoir y caser 5 personnes, 5 bagages main et 10 valises ! Ca ne s’improvise plus à ce stade), … Mission accomplie et la récompense est de s’asseoir dans l’avion et de ne pas bouger pendant deux fois trois heures. On se sentirait presque en vacances mais… le vol est en partie la nuit et les enfants ne dorment jamais tous en même temps. Timothée fait la java sur mes genoux pendant que j’essaye de manger, Adrien ne supporte pas les turbulences du second vol et remet tout son repas du soir.
A l’arrivée, nous passons assez vite l’immigration et attendons peu nos valises. Nous en sortons une fois encore victorieux : tous nos bagages y sont, intacts ! Nous sommes accostés par toute sortes de personnes avant même de sortir de l’aéroport : porteur de bagage (bienvenu), change (bienvenu) et innombrables taxis (pas nécessaires). Nous sommes accueillis à la sortie par Diatta et son minibus. Avec l’aide du Monsieur Change (dollars contre francs CFA) et de Dimitri, il passe environ une demi-heure à charger nos bagages encombrants : dans le coffre, sur le siège arrière et une grande partie sur le toit. Cela vaut la photo mais il fait trop sombre pour nos portables et l’appareil photo est au fond d’un sac. Nous sommes en nage. Les enfants se sont déshabillés le plus possible (nous avons quitté Bruxelles avec pulls en manteaux) et réclament de l’eau. Une heure et demie de route en compagnie de notre premier contact sénégalais, et nous en apprenons déjà beaucoup. Nous nous faisons arrêter deux fois par des policiers du roulage. Ah, ici aussi ? Les enfants ronflent et Dimitri et moi ouvrons de grands yeux. Une route toute lisse ! Pas de déchets dessus ! Des baobabs !!! Des arbres ! Nous arrivons vers 3h du matin (5h en Belgique), tous biens réveillés pour vider la voiture et surtout découvrir notre nouveau « chez-nous » !
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