jeudi 22 novembre 2007
mercredi 21 novembre 2007
Des mains aux baguettes

Nous sommes donc arrives a Bangkok avec deux jours de retard, après 3 nuits blanches ou presque. Nous avons eu la chance de retrouver a l’aéroport notre premier hote thaï, Nammon. Nous nous sommes un peu reposes dans son superbe appartement avant de nous rendre au centre ville pour nous imprégner de la Thaïlande.
Nous nous sommes sentis dépayses ! Tout d’abord, les rues sont vides. Alors qu’en Inde nous avions en permanence 5000 personnes dans notre champ de vision, ici, il n’y a que quelques thaïlandais et quelques touristes. Ensuite, tout est propre. Pas un déchet dans les rues, les lieux publics sont impeccables, les gens portent des vêtements propres… Et puis, il y a le calme. Chacun vit sa vie, personne ne s’agite, pas un cri, pas un coup de klaxon. Enfin, personne ne nous regarde ! Il y a presque autant de blancs –touristes et expatries - que de thaïlandais, nous passons donc inaperçus.
Autre grande différence : la nourriture est un régal ! Et il y a moyen de trouver des choses pas trop épicees. Pour nous, c’est étrange aussi de retrouver dans les restaurants du porc, du bœuf et même du canard. Apres deux mois et demi sans viande ou presque, ça fait bizarre…Nous avons pris les baguettes aussi vite que nous nous étions mis a manger de la main droite en Inde.Ces quelques points, mais surtout la propreté et le calme, font que nous nous sentons en vacances !
Inde: Bilan

En deux mois et demi de voyage, nous n’avons Presque rien vu de ce pays gigantesque. La toute petite pointe du sud du pays que nous avons parcourue nous a pourtant déjà donne un excellent aperçu ! Voici quelques anecdotes, impressions, pensées…
- Les indiens sont incroyablement gentils. De tout notre séjour, nous n’avons rencontre ni arnaqueur, ni pickpocket, voleur, menteur, méchant… A part certains chauffeurs de rickshaws, les indiens sont d’une honnêteté désarmante. Par exemple, alors que tout le mode se bousculait pour sortir et monter dans un bus le plus vite possible, et que je me battais pour me frayer un passage vers la sortie, un homme a empoigne mon sac a dos. Dans un autre pays, j’aurais probablement hurle et tente de le rattraper en courrant… En m’apportant son aide, il a perdu toute chance de trouver une place assise dans le bus ; et j’ai tout de même du le poursuivre pour… le remercier. Car il y a toujours un indien pour vous aider, mais personne ne veut jamais être remercié.
- D’une grande curiosité, les indiens sont aussi assez « mêle-tout ».Cela a des avantages, et des inconvénients. Si vous demandez votre chemin a un passant, vous pouvez vous retrouver assez vite encercle de gens qui écoutent, donnent leur avis, des indications supplémentaires… si tous sont d’accord, tout va bien. Il nous est arrive de voir des gens se crier leur désaccord autour d’un motard qui demandait simplement sa route. Pour vous aider, ils n’hésiteront pas a venir vous suggérer de mettre un pull a votre bébé (glaglagla, il n’y a que 20 degrés…). Ils viendront aussi vous l’arracher des bras s’il pleure, car eux, ils savent faire cesser les larmes. Ils n’hésiteront pas non plus a vous insulter parce que vous laisser votre enfant jouer avec une paille et qu’il pourrait se crever un œil (hum…)
- Les repas sont servis a heure fixe. N’essayez pas de commander un toast après 11h ou un « thali » après 15h ! A l’heure du lunch, tout le monde mange un thali, a l’heure du dîner, on a le choix entre quelques autres plats, il faut respecter les horaires !
- Les musulmans d’Inde nous ont paru très sages. Peut-être parce que les hommes sont silencieux sous leurs longues barbes, peut-être parce que les femmes semblent se cacher sous leurs voiles. Mais si on a la chance de croiser leurs regards, on reçoit les plus beaux des sourires du pays ! Nous avons probablement ces impressions parce que les musulmans restent a l’écart. Certains nous saluaient ou nous souriaient, mais ils ne se ruaient pas sur nous comme les hindous. Car ces derniers nous abordaient, venaient toucher Adrien, nous parlaient… Peut-être aussi que le calme des musulmans contrastait avec l’agitation des hindous
- Lors de la grande fête hindoue de la lumière, le 8 novembre, tout le monde nous serrait la main en souriant et en nous souhaitant un « Happy Diwali ! » Pour nous, la fête fut réussie : nous avons pu regarder, depuis notre hôtel, le plus grand feux d’artifice qu’on puisse imaginer. Nous étions dans une ville d’un million d’habitant et chacun -ou presque- avait sa petite ou grande fusée. Résultat : deux heures de feux d’artifices tires de tous les cotés de la ville ! Cette nuit-la, le ciel était a l’image de l’Inde : grouillant, bruyant, désordonné, mais multicolore, lumineux et surtout joyeux !
- Nous pensions avant de voyager que les vaches indiennes devait être les plus heureuses du monde : libre d’errer ou bon leur semble… Nous avons change d’avis en croisant ces pauvres animaux perdus au milieu de la circulation, en pleine heure de pointe. Nous avons constate que, pour les ruminants, la liberté est synonyme de stress. Et de mauvaise alimentation : laissées a elles-mêmes au milieu des villes et villages, elles mangent ce qu’elle trouve ; le plus souvent, les restes des poubelles (Aie pour la qualité du lait !).
Finalement, nous pensons que l’Inde se vit plus qu’elle ne se visite. Il y a de beaux sites, de beaux temples et de beaux paysages, mais ce qui vaut le détour, c’est le mode de vie des indiens. Depuis les saris jusqu’aux repas, en passant par les trains, les bus, les « chai », le grouillement, la saleté, la gentillesse, l’hystérie pour les bébés, l’agitation des temples, les innombrables fêtes hindoues, les vaches et chèvres errantes, les « jupes » des hommes, le bruit, la musique indienne, les stars de Bollywood, les gens qui font la sieste sur le bord de la route, les prêtres hindous, les bijoux, le jasmin, les colliers de fleurs, la pudeur, les hommes qui se tiennent la main, les peintures au henné des jeunes mariées, les uniformes des écoliers, … tout, absolument tout est différent, dépaysant et vaut la peine d’être vu !
lundi 19 novembre 2007
Bert

Nous avions trouve sur le site de Couchsurfing un jeune américain travaillant dans une société informatique. En effet, la ville de Bangalore est mondialement connue comme étant a la pointe de la technologie, et compte de nombreuses sociétés dans le domaine ; son surnom est d’ailleurs « Cyber- city ». Loger chez un expatrié nous a semblé intéressant pour avoir un autre point de vue sur l’Inde et ses habitants. Cela nous semblait aussi indispensable pour échapper a la cuisine indienne, notre santé en étant quelque peu affectée.
S’il vous arrivait d’accueillir des Routards pour quelques nuits et que vous souhaitez être considérés comme des hotes inoubliables, voici comment faire. Commencez par un accueil chaleureux et compatissez au récit de la dure journée de trajet. Proposez dès le début, dans l’ordre : un verre d’eau, un bon fauteuil, une douche chaude avec essuie moelleux, un bon repas avec un bon petit verre, une lessive, une chambre avec un bon lit et des draps qui sentent bon et, enfin, une télévision avec programmes internationaux. Avec cela, vos invités vous seront très reconnaissants. Mais si en plus vous ajoutez dans la chambre un paquet de lange, du talc et du savon pour bébé, ils garderont de vous un souvenir impérissable. A condition, bien sur, qu’ils voyagent avec un bébé. Et bien chez Bert, nous avons eu tout ça. Ca gentillesse n’avait d’égal que son immense générosité et sa grande délicatesse. Le deuxième soir de notre séjour, il nous a invités dans un excellent restaurant proposant de la cuisine française et des bières belges ; nous ne savions déjà plus que faire pour le remercier !
Jeune américain célibataire, vous pouvez imaginer l’état de sa cuisine : des céréales, du lait et des plats prêts en 5min au micro-onde. N’ayant pas mis les pieds dans une cuisine depuis plus de 2 mois, nous sommes partis à l’assaut d’un supermarché, mais avons vite été déçus. Nous avons pris tout ce qui nous inspirait et avons passé des heures dans la cuisine pour un résultat sympathique. Les jeunes américains ne sont pas difficiles à satisfaire quand on se met aux fourneaux pour eux, ils sont vite impressionnés ! Le soir de notre repas, il y avait deux « couchsurfeuses » américaines en plus. Ils ont mangé nos pates-sauce tomate sans rien dire mais se sont extasiés sur un simple « pavé de Bruxelles » ! C’est le seul dessert faisable sans four, quelques soient le pays ou l’on essaye de cuisiner.
Bangalore est une ville de 5,5 millions d’habitants immense avec un air irrespirable. Les auto rickshaws y sont plus agressifs qu’ailleurs. Nous ne nous sommes pas laissés faire par l’un d’eux qui nous demandait, une fois de plus, un prix « spécial blancs ». Le ton est très vite monte et nous nous sommes retrouvés entourés d’une cinquantaine de spectateurs donnant leur avis. L’un d’eux venait d’une caste supérieure et avait un anglais parfait. Alors que tout le monde nous disait « tant pis, donnez 20 Roupies de plus » et que nous refusions, par principe, le temps passait et le chauffeur de rickshaw devenait de plus en plus violent. J’ai alors pris la parole en regardant l’indien en costume dans les yeux : « Le prix indien, c’est 100 Roupies. Le chauffeur nous demande le double parce que nous sommes blancs. C’est du racisme. » L’argumentation était simple et claire, l’indien a acquiescé, a dit au chauffeur d’accepter notre argent, et le débat était clos. Il faut savoir que le système de caste est encore très présent et très influent. Pour avoir un appui dans ce genre de situation, il vaut mieux s’adresser à quelqu’un d’une caste supérieure. La caste des chauffeurs de rickshaw est très soudée et c’est la seule où l’on trouve des arnaqueurs… Mais l’argumentation du « prix blancs » est une bonne défense !
A Bangalore, pour la première fois en Inde nous avons trouvé des Mac Donald, KFC et autres géants des fast-foods américains. C’est aussi la première ville indienne où nous avons vu des obèses et des adolescents pleins d’acné… où est le lien ?
Notre séjour en Inde s’est donc achevé entre nourriture non indienne et Masters de tennis, avec Bert pour charmante compagnie. C’est presque avec plaisir que nous avons du prolonger notre séjour de 48h pour cause de cyclone dans l’océan indien…
mercredi 14 novembre 2007
Pays d’honneur, Ô Belgique…
Et même les indiens connaissent notre petit pays : quand nous leur disons que nous sommes belges, ils nous demandent si nous parlons français ou néerlandais. Ils nous disent aussi que la Belgique est très célèbre pour les « glasses ». Que pensez-vous de cela ?
Lorsque nous lisons la presse indienne, il y a presque chaque fois quelque chose à propos de la Belgique : long article sur le Grand Prix de Francorchamps ou narration des exploits de notre chère Justine Hénin ! Presque chaque jour un encadré fait son éloge et raconte les records qu’elle bat, la beauté de son jeu, sa rapidité pour battre une adversaire… Nous avons même croisé une immense photo d’elle embrassant un de ses nombreux trophées cet après-midi même dans les rues de Bangalore.
Quelle ne fut pas notre fierté, encore ( !) lorsqu’en arrivant dans le meilleur restaurant de la ville (nous confirmons : un régal !), nous avons trouvé sur notre table un feuillet présentant « From the paradise of beer : the belgian beer » ! Orvale, Chimay, Saint-Feuillien, les verres appropriés étaient dégustées par (presque) tous les clients du restaurant ! Dommage que ce restaurant n’importe pas aussi du chocolat belge.
Quant a ce qu’il se passe dans notre pays, nous suivons la situation par Internet, le mieux possible. Nous sommes plein d’espoir quant à une issue responsable et favorable à l’unité nationale. Nous voulons rester fiers de notre pays ! Merci a tous ceux d’entre-vous qui marcheront aussi en notre nom ce dimanche.
De Pondichery a Trichy
Ensuite, nous avons entrepris de rejoindre Tiruvanamalai. Pour cela, nous avons voulu prendre le bus de Mamallapuram a Tiruvanamalai. Essayez donc de dire la partie en italique 3 fois très vite sans vous tromper… Le trajet devait, nous a-t-on dit, durer 3 heures. C’est épuises et affames que nous sommes arrives a bon port…7h plus tard ! Cette aventure vaut a elle seule un article…
Les joies du bus : vous vous retrouves soit écrasé sur un siège, soit debout en équilibre très instable, soit vous vous cramponnez au bus car il déborde et vous risquez de tomber par l’ouverture de la porte. Pour la chaleur, pas de problèmes : il n’y a pas de fenêtres.
A Tiruvanamalai, nous avons eu le plaisir de visiter un superbe temple très calme. Peu de monde, une ambiance plus recueillie, nous avons davantage apprécie l’hindouisme que lors de nos précédentes visites de temples. Cette petite ville étant non touristique, nous étions dans un très petit hôtel au personnel charmant, et n’avons trouve qu’un seul restaurant… typiquement indien : pas de couverts et que des plats treeeeeees épices. Maintenant, nous impressionnons même les indiens en mangeant le riz avec la main droite !Nous avons repris le bus – pas le choix !- assez vite pour visiter la ville de Trichy. Peu de choses a voir, mais un hôtel bien confortable, ça fait du bien aussi ! Nous avons apprécie le Rock Fort Temple et la belle vue de son sommet ! En redescendant vers l’entrée du temple, nous avons compris qu’Adrien nous poserait un jour problème. En effet, nous savions déjà qu’il adorait les chats et les chiens, nous voulons bien qu’il en ait un jour. Mais il adore aussi les animaux plus encombrants… quelle passion dans son regard lorsque nous avons croise l’éléphant du temple ! Nous avons du rester le regarder un long moment. Et Adrien a eu l’immense privilège de pouvoir monter sur son dos ! Il s’est fait saluer par la foule avec enthousiasme. Nous sommes heureux qu’il se soit réconcilie avec les éléphants indiens et lui avons offert une statuette d’éléphant pour le consoler de ne pouvoir en ramener un avec nous !
dimanche 4 novembre 2007
Poupées indiennes

Voyager avec un bébé est très différent de voyager en couple, vous vous en doutez. Nous écoutons notre fils et nous adaptons à lui, passant souvent une demi-journée à l’hôtel pour le laisser faire une bonne sieste. En revanche, ce qui est très différent, c’est notre connaissance du pays et nos contacts avec les gens. D’un naturel timide, Dimitri et moi n’allons pas spontanément parler avec tout ceux que nous croisons. C’est là qu’Adrien intervient : sa présence nous oblige à aller vers les autres, ou les font venir à nous ! Nous ne pouvons compter le nombre de rencontres que nous avons faites grâce à lui. La dernière en date : ces touristes français sur qui il s’est appuyé pour se mettre debout au restaurant. Charmants, bonne conversation et échange de tuyaux pour la suite du voyage. Combien de bonnes rencontres aurions-nous perdues sans notre fils ?
Ce qui est parfois un peu plus pesant, c’est le nombre de fois par jour ou nous devons dire son age, dire que c’est un garçon et répéter 10 fois son prénom car les indiens veulent le savoir et tiennent à le prononcer correctement. Adorable, oui, mais permettez-nous de vous rappeler qu’il y a 1,3 milliards d’indiens en Inde. Ca fait beaucoup de questions !
Le fait de voyager avec Adrien nous fait découvrir l’Inde autrement que si nous étions deux. Nous rencontrons plus les gens, d’une part, et d’autre part, nous apprenons énormément sur la vie des bébés indiens. En tant que jeunes parents, nous sommes soucieux du bien-être de notre petit et sommes renseignés sur les dernières idées occidentales en matière d’éducation – comme tous les parents ou à peu près. Permettez-moi de dire alors qu’en tant que jeune mère, je souffre pour tous ces bébés indiens. Pourquoi ?
Les indiens semblent fous des bébés, et pour cause : qui n’a jamais aimé jouer a la poupée ? Car, des la naissance, tout le monde s’emploie à rendre ces bébés dociles, sans personnalité, calmes, le regard vide… de vraies poupées. C’est tellement gai : on a envie de jouer a la poupée ? Il suffit d’en prendre une, de jouer un peu et puis de la ranger. L’enfant indien se laisse faire, et une fois « rangé », reste bien calme dans son coin. La technique pour obtenir une bonne poupée est simple : des la naissance, on secoue le bébé quand il pleure, pour qu’il comprenne que ce n’est pas permis. Ecoutez l’Inde : pas un bébé ne pleure, comme c’est calme ! Pour les indiens, un bébé qui pleure est un bébé malheureux, chacun sa vision des choses. La notre, c’est qu’en ne pouvant pas pleurer, ils ne peuvent pas s’exprimer. Ensuite, on passe beaucoup de temps à lui pincer les joues (ce qui est un peu traumatisant pour un nouveau-né !), lui secouer les bras, lui faire toutes sorte de bruits bizarre… et lui apprendre qu’il doit sourire en réponse a toutes ces stimulations. Ca fait tellement plaisir aux adultes ! Enfin, les indiens étant terrorisés à l’idée qu’un bébé mette quelque chose en bouche (et le stade oral ?), tombe ou se cogne en jouant, les bébés restent presque tout le temps dans les bras des adultes, ce qui les empêche de bouger. Ainsi, ils sont protégés du monde qui les entourent, mais ne peuvent le découvrir. Hommes et femmes ont des comportements différents : les femmes aiment pincer les joues des bébés et les secouer, quant aux hommes, ils prennent le bébé dans les bras quand ça leur chante, et se pavanent avec lui devant tous leurs amis, comme s’il était un trophée. L’avis du bébé ? Vous connaissez des poupées qui disent ce qu’elles pensent ?
Bien sur, je parle en général, mais les exceptions existent. Et puis, si ces parents indiens nous semblent « indignes », nous savons qu’ils pensent la même chose de nous !
Ce que nous trouvons de très positif avec les bébés indiens, c’est qu’on ne leur met pas de lange. Les langes jetables sont inconfortables et ne laissent pas passer l’air, insupportable par grande chaleur. Mais surtout, pensez à l’écologie ! Sachant que Les habitants de la seule ville de Bruxelles produisent 14000 tonnes de déchets de langes par ans, imaginez ce que deviendrait le monde si l’Inde se mettait à utiliser des pampers…