
Ce que nous savions de cet endroit avant de venir ? Qu’on y trouve les plus grande fleurs du monde (1m de diamètre !), mais aussi les plus grosses araignées (mêmes dimensions…), quelques uns des derniers orangs-outangs de la planète et que les scientifiques continuent à répertorier les espèces animales vivant dans la jungle. Nous savions aussi qu’il y a encore des pirates au large de Bornéo et que de temps à autre, un groupuscule musulman déclare son indépendance sur une des petites îles voisines, sans qu’aucun gouvernement ne lui déclare la guerre.
Arrivés un samedi soir avec les premiers symptômes de l’infection respiratoire, notre survie sur cette île mythique a commencé d’emblée. Arrivée à 40 de fièvre le dimanche, nous sommes allés à l’hôpital, soupçonnant une horrible maladie tropicale (malaria, par exemple). Le médecin a eu l’air rassuré quand j’ai commencé à tousser dans la salle d’examen. Le lundi, c’est Adrien qui faisait une forte poussée de fièvre et nous retournions aussitôt à l’hôpital. On ne rigole pas avec la santé, surtout dans un pays tropical à plus de 10h d’avion de notre terre natale. Nous n’avons prévu que 12 jours sur l’île, et passer les 4 premiers dans une petite chambre de Guesthouse sans fenêtre, c’est râlant. Mais j’étais même trop faible pour porter mon fils : dans ces conditions il est impossible de voyager.
Quand nous sommes enfin rétablis mais encore affaiblis, nous décidons de louer une voiture, pour gagner du temps, être indépendants et surtout, ne plus être soumis aux infections qui se promènent dans les bus. Le jeudi 31, nous avons donc –enfin !- entamé notre visite. Nous avons commencé par aller voir le Mont Kinabalu. Le sommet d’Asie du Sud-Est, culminant à plus de 4000m d’altitude. En général, les touristes l’escaladent, mais nous nous contentons de nous promener dans le parc national à ses pieds.
Le lendemain, nous continuons notre traversée de la province de Sabah et nous arrêtons à Sepilok. Nous sommes venus à Bornéo pour une seule raison : voir les orangs-outangs ! Et c’est à Sepilok que se trouve le « centre de réhabilitation » qui aide les orphelins ou les singes blessés à retourner progressivement à la vie sauvage. Pour nous, il est hors de question d’aller voir des animaux en cages ! Au centre, les orangs-outangs sont en liberté dans la jungle et peuvent venir, s’ils en ont besoin, deux fois par jour pour prendre un repas. Du porridge et des bananes, cela aide les moins débrouillards d’entre-eux à avoir leur ration quotidienne de vitamines ! Nous arrivons au centre et empruntons un chemin dans la foret, désert. Mais au bout du chemin, quelle surprise : sur une grande terrasse, il y a foule et tout le monde est silencieux ! A part quelques clics d’appareil photo, on n’entend rien. Tout le monde regarde les orangs-outangs arriver un a un, se balançant paresseusement jusqu'à la terrasse ou leur sera servi leur repas. Le public est fasciné par ses grands singes presque humains ! Pour notre part, c’est plus de 150 photos que nous prenons… en deux repas. Ces animaux sont absolument superbes, nous sommes presque émus en les voyants ! Tout le monde rigole un peu quand deux d’entre-eux se mettent à jouer, tout le monde se déchaîne sur son appareil photo quand une jeune maman arrive avec son bébé accroché sur le ventre, tout le monde s’écarte en silence mais rapidement quand certains orangs-outangs décident d’investir la terrasse des humains… Nous sommes enchantés de notre visite ! Après les repas des orangs-outangs, amoureux de la nature que nous sommes, nous décidons de faire une promenade dans la jungle. Nous aimons tellement ça ! Mais après 20 minutes de marche, un cri d’horreur retentit : « Des sangsues ! ». Ha, s’il est une espèce animale monstrueuse et répugnante, c’est bien celle-la ! Ces petites vermines se sont accrochées au pantalon de Dimitri –attirées par le beige ? Et quand je dis accrochées, c’est peu dire ! Il faut se battre pour les enlever de là ! Après 2 sangsues, nous continuons, pensant à un peu de malchance. Mais après 10, nous faisons demi-tour et courrons en sens inverse, dans la boue, dans l’eau, parcourant en 5 minutes la route qui nous avait pris 20 minutes en marchant d’un bon pas et prudemment. Nous sortons de la foret en sueur, paniqués, agités de sauts et de cris, nous battant pour arracher toutes ces vermines accrochées à nos pantalons, chaussettes, chemise… Nous sortons vainqueurs du combat : pas une seule de ces bêtes n’a réussi à nous voler la moindre goutte de sang !
Le lendemain, après des heures de mauvaise route, nous arrivons à une grotte immense. La promenade dans la grotte enchante Dimitri mais représente pour moi un nouvel effort de survie : le sommet de la grotte fourmille de chauves-souris. Je n’ai rien contre ces animaux étranges, mais l’odeur qu’elles dispensent m’incommode fort. Ce qui est pire encore, c’est que le chemin pour visiter la grotte est recouvert de leurs excréments, si bien que nous glissons dessus. Et dans ce tapis d’excréments puant grouillent… les cancrelats ! Je ne sais pas encore ce que je déteste le plus au monde : les cancrelats ou les sangsues ? En sortant de la grotte, quelques singes nous barrent la route. Le male dominant a même tendance à nous foncer dessus dés que nous approchons… Heureusement, un malais vivant là, armé d’un lance-pierres chasse ces habitants légitimes des bois afin que nous puissions retourner à notre voiture sans nous faire attaquer !
Après ces aventures, nous avons pris la route du retour, faisant étape pour nous détendre dans des sources chaudes. Quel bonheur ! Mais après cette bonne détente, nous décidons une fois de plus, de nous promener dans la jungle. Cette fois, c’est la traversée d’une rivière qui nous cause des tourments. Nous y arrivons bien dans un sens, mais dans l’autre, les points d’appuis sont glissants et Dimitri se retrouve dans l’eau jusqu’aux genoux. Mois je n’ose pas bouger, j’ai Adrien sur le dos… Mais deux touristes allemands qui passaient par là se précipitent, me tendent des bras robustes et avec leur aide, j’arrive sur l’autre rive bien sèche ! Des petites rencontres qui changent tout…
Le lendemain, nous nous sommes dirigés un peu plus au sud de la province, pour aller dans une ville où aucun touriste ne va jamais. Pourquoi ? Parce qu’il n’y a rien à voir, rien à faire et que cette ville est minuscule et inintéressante. Mais pour nous, c’était une étape indispensable de notre séjour sur Bornéo. La raison ? Cette ville s’appelle Beaufort !!! Et oui, jusque sur Bornéo il y a des empreintes de notre célèbre famille ! Apres une séance photo, nous avons mangé au KFC ou nous avons été reçus comme des rois et servi par la patronne. Depuis quelques temps, nous mangeons au MacDo ou au KFC aussi souvent que possible : ce sont les seuls repas qui ne nous rendent jamais malades dans ce pays. Tant pis pour les calories !
De Beaufort, nous avons fait une route interminable pour arriver à ce qui nous a semble être « le bout du monde » : un hôtel sur une plage au milieu de nulle part. Dans l’hôtel : 5 touristes et nous. Sur la plage et dans les environs : ces mêmes 5 touristes et nous. Quelle tranquillité ! Quel calme, quelle paix, et surtout, quelle belle nature ! Nous nous reposons deux jours et profitons de la douceur de la mer de Chine, alors qu’Adrien goûte une fois de plus le sable fin… Mais de cet hôtel « de luxe », nous sommes revenus avec une turista (encore !) et… des puces ! Comme quoi, le prix d’un endroit n’indique rien sur son hygiène.
Nous avons terminé notre tour de la province de Sabah à KK, ou nous avons célèbre le nouvel an chinois dans notre Guesthouse. La danse du lion avait lieu dans la rue et tous les voyageurs du Guesthouse la regardaient depuis la terrasse. Le spectacle était curieux : alors que la rue et les autres terrasses étaient couvertes de « peaux mates-cheveux noirs », la notre était couverte de visages pales, certains cramoisis, d’autre hales. Nous prenions les malais en photos, et eux nous photographiaient en retour : cela a donné quelques bons fous rires collectifs !
Finalement, nous avons très bien survécu à nos 12 jours sur Bornéo mais nos maux nous ont fait manquer beaucoup d’autres curiosités : nous devrons revenir !
5 commentaires:
Tcheu, l'aventure, cool ça!
Avec les singes un peu gardiens du temple comme ça...
Biz
Je partage l'avis d'Amaury et comme vous le dites aussi, les singes sont, eux, chez eux! Que de bestioles et d'aventures en quelques jours!
Bisous,
Mam
Ces singes sont magnifiques! Je pense que je pourrais les regarder pendant des heures!
Pour toutes les autres bébètes, ça me plait moins!
Heureusement que vous avez de l'aide quand vous en avez besoin! Plus difficile de vivre l'aventure quand on a un bébé, on essaye de limiter les risques...
Plein de bisous!
Que de découvertes pour Adrien, A presqu'un an il en aura vu des bêbêtes...
mille bisous
man dim
Hé bin !! Chers neveux, que d'aventures ! Nous pensons bien à vous et avons souvent envie d'être avec vous ! Que de souvenirs !!
Faites gaffe aux bestioles et aux microbes ! (hi hi)
Bizzz
Tantes Anne et Nadine
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